1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La fin justifie les moyens

Lascombes, Christophe26 mai 2008

Outre l'international, la presse allemande s'intéresse surtout ce matin au nouveau scandale des télécoms allemandes, ainsi qu'à la victoire au goût amer d'Oskar Lafontaine au premier congrès de son parti.

https://p.dw.com/p/E6C4
Deustche Telekom avoue avoir espionné son propre personnel à la recherche du ou des auteurs de fuites désagréables pour la direction.Image : picture-alliance/ dpa

Espionnage chez Lidl, corruption chez Siemens, quasi-proxénétisme chez Volkswagen et maintenant, écoutes téléphoniques illégales chez Telekom : nous ne sommes plus très loin de la république bananière, critiquent certains quotidiens allemands.

Faible consolation pour René Obermann, le nouveau patron de Deutsche Telekom, souligne die Welt, les commanditaires des écoutes ne travaillent plus pour lui.

Mais ce scandale est une insulte pour tous ceux qui brandissent encore haut l'étendard de la probité des entreprises allemandes, reprend la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Deutsche Telekom a utilisé sur le plan interne des données individuelles dont l'accès requiert, à juste titre, un mandat judiciaire. Ce scandale des écoutes illégales pratiquée pour rechercher l'origine de fuites inconfortables pour la direction illustre bien la funeste devise « La fin justifie les moyens ».

La Tageszeitung affiche en première page une pub détournée de Deutsche Telekom, vantant un nouveau tarif baptisé "Call & Spy". Et le commentateur de revenir sur l'obligation faite aux fournisseurs d'accès en téléphonie de conserver les données de leurs clients pendant 6 mois. Avec ce scandale des écoutes, la preuve est faite que cette accumulation de données personnelles est toute aussi inutile que dangereuse et ainsi, anticonstitutionnelle. Le quotidien de Berlin revient aussi en première page sur Oskar Lafontaine et le mauvais score de sa réélection à la tête de son parti.

La Süddeutsche Zeitung explique ainsi l'événement : avec son refus de tout compromis, le Napoléon de la Sarre fait problème. Le parti sait qu'il a besoin de la dimension nationale d'Oskar Lafontaine. Mais celui-ci freine des quatre fers les courants pragmatiques et réalistes de son parti, et son style autoritaire écrase aussi toute contradiction au sein même du mouvement.

Ce qui amème la Frankfurter Rundschau à conclure : on vote l'an prochain en Thuringe, dans le Brandebourg et en Sarre. Vu son importance actuelle, la Gauche pourrait participer partout à un gouvernement de coalition avec le SPD, son plus cher ennemi. Mais où, et dans quelles conditions ? Mystère ! Comment conclure des compromis alors qu'on est encore soi-même à la recherche de réponses. Aujourd'hui, la Gauche fait des promesses. Demain, il faudra bien qu'elle les tienne.