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La figure de proue des Verts quitte le navire

Audrey Parmentier27 juin 2006

Peu après les législatives de septembre dernier, Joschka Fischer avait quitté la tête du groupe parlementaire des Verts. Aujourd’hui, l’ex ministre des affaires étrangères et figure de proue des Grünen quitte définitivement le Bundestag pour aller enseigner la diplomatie à l’université de Princeton à partir de septembre. Portrait de ce Vert pas comme les autres.

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Image : AP

Joschka Fischer, « animal politique » ? C’est en tout cas ainsi que le qualifie Otto Schily, ancien ministre de l’Intérieur. Il faut dire que l’ancien ministre de l’environnement a un parcours plutôt atypique : autodidacte, il choisit de quitter le lycée à 15 ans pour devenir chauffeur de taxi puis libraire. En 1983, il rentre pour le compte de son parti, les Verts, et pour la première fois au Bundestag. Deux ans plus tard, il prête serment en tant que ministre de l’environnement de la coalition rouge-verte de Hesse. Il s'agit d'une première remarquée puisqu’il débarque dans l’hémicycle en baskets blanches, jean et veste de sport. Il faudra ensuite attendre 1994 pour qu’il revienne au Bundestag, cette fois en tant que chef du groupe parlementaire des Verts. S’il a été pendant des années la figure de proue des Verts, il n’a en revanche jamais été à la tête du parti.

Ministre des affaires étrangères de la coalition rouge-verte de 1998 à 2005, il a longtemps été et de loin l’homme politique préféré des Allemands. Joschka Fischer a créé la surprise en 1999 en encourageant son parti à voter en faveur de la participation allemande à la force de l’OTAN en Yougoslavie. Une volte-face du parti écologiste qui lui a valu le quart de ses électeurs. Mais le chef de la diplomatie s’est vite rattrapé en s’imposant comme médiateur dans le conflit israélo-palestinien.

Malgré ce rôle exemplaire, la presse s’en est plus donnée à cœur joie en commentant chacun de ses régimes, mais aussi chacune de ses nouvelles conquêtes, de plus en plus jeunes.

Cette popularité a ensuite battu de l’aile avec coup sur coup, l’affaire des visas délivrés de façon laxiste à des Européens de l’Est et celle du BND, les services de renseignements allemands dont le rôle pendant la guerre en Irak est remis en question.

Il est donc temps pour Joschka Fischer d’aller tenter sa chance ailleurs, Otto Schily lui a déjà promis des amphithéâtres bondés…