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La crise belge et l'Etat de droit allemand

Anne Le Touzé16 juillet 2008

A la Une des journaux du jour: la crise politique en Belgique, après la démission d'Yves Leterme, et le procès en Allemagne de trois Irakiens accusés d'avoir préparé un attentat en 2004.

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Les trois Irakiens d'origine kurde et appartenant au groupe Ansar al-Islam ont préparé un attentat contre l'ancien Premier ministre irakien Ilad Alawi lors de sa visite à Berlin en 2004.Image : AP

Die Welt

salue "la force de l'Etat de droit". Selon le journal, le verdict prononcé contre les accusés, qui écopent de peines allant de 7 ans et demi à 10 ans de prison, est une preuve du bon travail de la police et de l'Office fédéral de protection de la constitution qui ont, pendant des mois, minutieusement rassemblé les pièces à conviction. L'issue du procès montre également qu'avec des instruments juridiques existants, les juges ont été capables de trouver des réponses adéquates à des criminels qui agissent au niveau international.

Urteilsverkündung im Prozess gegen die drei Mitglieder der Terrorgruppe Ansar al Islam
Contrairement à son co-accusé Mazen H., qui se cache, Rafik Y. se montre à visage découvert pour entendre le verdict.Image : AP

La Süddeutsche Zeitung porte un jugement beaucoup moins positif sur ce procès qui a duré deux ans et qui, selon elle, a tourné l'Etat de droit en ridicule. Pendant deux ans, le tribunal de Stuttgart s'est battu avec les trois accusés, et particulièrement avec l'un d'entre eux, Rafik Y. A maintes reprises, l'accusé a insulté la juge, menacé la procureur, attaqué le personnel de sécurité, sans être inquiété outre mesure. A la fin, rapporte le journal, la Cour se contentait de hausser les épaules à chaque outrage. Ce qu'a montré ce procès incroyable, conclut la SZ, c'est à quel point un islamiste convaincu peut mépriser ce pays et ses valeurs, même en y vivant depuis plusieurs années.

La crise belge est de retour, lit-on dans la Frankfurter Rundschau. Le gouvernement Leterme a failli, il s'est heurté aux contradictions entre les communautés francophones et néerlandophones du pays. Et à nouveau, le mot de "séparation" est dans toutes les bouches. Mais nous n'en sommes pas là, rassure le quotidien. Les Belges sont maîtres dans l'art de se sortir des situations les plus incongrues. En fin de compte, il s'agit juste de gagner du temps. Les grandes solutions qui mettraient un terme définitif au conflit, personne n'y croit plus depuis longtemps...

Belgischer Ministerpräsident Yves Leterme
Le Premier ministre belge Yves Leterme a présenté sa démission.Image : AP

La tageszeitung fait remarquer que cela fait 13 mois que la Belgique n'a plus de gouvernement en état de marche et que pourtant, le pays ne va pas si mal ! Le revenu par habitant y est supérieur à celui des Allemands, même si la pauvre Wallonie est souvent comparée à l'ancienne Allemagne de l'Est. Comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que les régions ont la plupart des compétences. Le gouvernement central n'est responsable que de la politique étrangère, de la Défense et de la politique financière, des sujets qui sont de plus en plus réglés au niveau européen. Jusqu'ici, aucune solution ne semble pointer à l'horizon. Mais selon la taz, la Belgique n'a pas dit son dernier mot.