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La coalition sur la sellette

Yann Durand23 octobre 2006

À l’appel des grands syndicats, quelque 220 000 personnes ont manifesté samedi dans cinq villes d’Allemagne contre les réformes économiques et sociales de la grande coalition. L’injustice de la politique du gouvernement était au centre des incriminations des manifestants qui craignent pour la démocratie. Gerhard Schröder, en campagne pour la promotion de son livre a en outre imputé à Angela Merkel, selon lui dénuée d’autorité, la responsabilité pour les difficultés actuelles de la grande coalition. La presse allemande commente aujourd’hui abondamment ces événements.

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"Hartz IV rend triste"
"Hartz IV rend triste"Image : AP

« Le premier pétard par lequel a débuté la grande orchestration promotionnelle des mémoires de Schröder n’est qu’une petite bombe puante ». La Frankurter Allgemeine Zeitung atteste à l’ex-chancelier plus de force explosive lorsqu’il explique les conditions de son départ.

(En effet) Schröder ne laisse aucun doute quant au fait que les syndicats et la gauche du SPD voulaient le chasser de la chancellerie, affirme le quotidien Die Welt. Il décrit comment il a poursuivit avec pugnacité ses réformes entreprises sur le tard. Il a cherché une décision qui ensuite devait lui coûté son poste. Il l’a pressenti mais tout de même conserver le cap. Cette persévérance, estime Die Welt, devrait servir d’exemple à ses successeurs.

Les syndicats ont déclaré la guerre à l’actuel gouvernement. Pour la Frankfurter Rundschau, les syndicats se présentent en tant que grande puissance politique. Et de se demander si après Schröder c’est au tour de Merkel d’en être victime. Est-ce que Peters et Bsirske décident qui gouverne le pays ? Si cela semble être le cas, ce n’est pourtant qu’une impression qui a peu à voir avec la réalité. Les syndicats doivent savoir qu’il ne sert a rien de manifester et de brusquer en protestant, avance le quotidien ; pas plus que de s’écarter des sociaux démocrates au profit d’un parti de gauche qui finalement restera une formation régionale est-allemande. En s’inscrivant dans une opposition fondamentale ils ne gagneront pas en influence sur la politique de la coalition, mais perdront en capacité de dialogue vis-à-vis d’elle.

L’Allemagne continue de se considérer comme une société de la performance, observe la Süddeutsche Zeitung. Ce n’est que de l’auto persuasion commente le journal : Que chacun puisse réussir en étant studieux et doué n’est désormais plus vrai. L’exclusion est devenue un problème substantiel pour la démocratie. Lorsque des millions de personnes vivent à l’écart de la société, ne veulent pas entendre parler de politique et encore moins d’aller voter, alors la pauvreté relative a pour conséquence une démocratie relative. Et de conclure que la politique sociale gagne en éminence : elle devient une politique de base de la démocratie.