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La coalition Jamaïque mal partie en Allemagne

16 novembre 2017

Depuis les législatives de septembre, quatre partis tentent de se mettre d'accord pour pouvoir gouverner ensemble l'Allemagne. Ils ont jusqu'à demain pour trouver un compromis, mais de nombreux points restent litigieux.

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Berlin Jamaika-Koalition
Image : picture-alliance/dpa/P. Endig

C'est aujourd'hui – au plus tard cette nuit – que se joue le destin d'Angela Merkel. Depuis les législatives de septembre, quatre partis tentent de se mettre d'accord pour pouvoir gouverner ensemble l'Allemagne : le parti de la chancelière, la CDU, accompagnée de son alliée de toujours la CSU bavaroise, les libéraux du FDP et les écologistes. Mais les pourparlers sont difficiles.  Angela Merkel a reconnu jeudi l'existence de "différences profondes" entre les partenaires. Si ceux-ci ne parviennent pas à trouver un compromis d'ici demain, des législatives anticipées risquent d'être convoquées. Et Angela Merkel ne sera plus assurée de pouvoir rempiler pour un nouveau mandat à la chancellerie.

Quatre semaines et un jour. C'est le temps qu'avaient les partis pour jeter les bases d'une coopération, c'est-à-dire pour voir s'ils pouvaient s'entendre sur les grandes lignes avant de commencer à élaborer vraiment un programme de gouvernement en commun.

Or, l'échéance est arrivée : les experts des partis doivent transmettre au plus tard demain un papier à leurs négociateurs sur les grandes idées.

Mais ce matin, Angela Merkel l'a reconnu : « il y a des différences profondes, le travail est difficile ». Néanmoins, la chancelière veut garder son optimisme et affirme devant les caméras : « Aujourd'hui, il faut que nous parvenions à nous mettre dans la peau des autres. Nous devons nous demander ce qui est important pour eux. Si nous y parvenons, les discussions aboutiront et cela aura des répercussions positives sur la fin des négociations. »

Deutschland Fortsetzung der Sondierungsgespräche
Christian Lindner (en bleu), chef du FDPImage : picture alliance/dpa/K. Nietfeld

Des compromis et des reproches

L'éducation, voilà un des points sur lesquels les pourparlers achoppent. Christian Lindner, le chef du FDP, reproche à la CDU/CSU de ne pas faire assez de compromis. Il réclame que le gouvernement fédéral ait le droit d'intervenir davantage dans ce domaine clef qui reste une prérogative des Länder, donc des régions.

Le FDP a renoncé à sa grande réforme fiscale et à la fin, qu'il prônait, du « parachute » européen qui vient en aide aux Etats d'Europe du sud, comme la Grèce.

Les écologistes, eux, ont dû revenir sur l'interdiction des moteurs à combustion qu'ils demandaient d'ici à 2030 et la fermeture des mines de lignite et de charbon. En contrepartie, ils demandent aux autres partis des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions de CO2.

Berlin Fortsetzung der Sondierungsgespräche
Des militants de Greenpeace réclament la sortie du charbonImage : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

Tensions Verts/CSU

Gerd Müller, ministre sortant de la Coopération, membre de la CSU, se dit « certain » que les quatre leaders des partis parviendront à un compromis.

Mais du côté des Verts, on n'a pas apprécié les attaques de la CSU de Bavière qui critiquaient l'entêtement des écologistes, les accusant de vouloir faire capoter les discussions. L'écologiste Claudia Roth estime au contraire que ce sont les Bavarois qui bloquent:

Berlin Fortsetzung der Sondierungsgespräche
Claudia Roth, membre du parti écologisteImage : picture-alliancce/dpa/K. Nietfeld

« Nous essayons vraiment de nous montrer conciliants dans tous les domaines. Nous savons que nous devrons faire de sérieux compromis. Mais il faut aussi que le parti régional de Bavière soit prêt à s'ouvrir », a-t-elle déclaré.

Vers de nouvelles élections?

En cas d'accord d'ici demain, les vraies négociations pour un contrat de coalition pourront débuter en vue de former un gouvernement.

Sinon, il n'y aura pas de majorité stable au Bundestag, et aucune majorité alternative. Des élections anticipées pourraient alors être organisées dans les prochaines semaines… qui pourraient bien profiter à l'AfD, le parti populiste de droite.