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LA CHUTE DE FLORIAN GERSTER

Christophe LASCOMBES26 janvier 2004
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La Frankfurter Allgemeine Zeitung titre « La fin de la chasse » et dit clairement les choses : Florian Gerster n'est pas tombé parce qu'il n'a pas su « dégraisser le mammouth » assez vite, il n'est pas tombé à cause des fameux contrats de conseillers, non, Florian Gerster est tout simplement victime d'une chasse à l'homme déclenchée par un cartel d'ayatollahs des acquis et de lobbyistes acharnés à défendre leurs intérêts. La Süddeustche Zeitung souligne le chancelier n'a pas voulu se salir les mains et n'a cessé de se taire au sujet de l'affaire Gerster. Quelle meilleure manière que de signifier par là le retrait de sa confiance ! Voilà qui explique aussi le vote presque unanime du Conseil de surveillance. Pour le journal pourtant, il est clair que le remplaçant n'aura pas de marge de manœuvre sensiblement plus grande. Les contraintes budgétaires restent les mêmes et les prochaines élections législatives se déroulent dans deux ans et demi. Si d'ici là, aucun succès n'apparaît sur le marché de l'emploi, Gerhard Schröder peut dire adieu à ses chances de réélection. Même son de cloche pour die Welt, qui poursuit : « En réalité, le chef de l'ANPE allemande n'a été qu'un bouc émissaire bienvenu pour entrepreneurs et syndicalistes, incarnant une politique de réformes qu'ils refusent. Le paradoxe étant qu'il n'allait pas assez loin pour les uns et beaucoup trop loin pour les autres. Son remplaçant n'aura pas la tâche facile. Il devra être bon manager, savoir motiver ses troupes et faire simultanément preuve d'une belle adresse tactique pour se rallier les suffrages du cartel tarifaire qui bloque actuellement le train des réformes. Or, que ce soit en politique ou chez les syndicats, personne actuellement ne rassemble toutes ces qualités. La seule issue semble le monde de l'économie où l'on compte plus d'un patron capable, malgré une forte participation syndicale ou étatique, de faire tourner son entreprise de manière rentable. La Frankfurter Rundschau pose le problème de fond de la coalition rouge-verte : comme un vaisseau ivre, le gouvernement zigzague dans une politique au jour le jour. Tant en matière de défense que de santé, de retraite voire même d'environnement, les problèmes non résolus ne manquent pas. Pire, des champs de conflit ne cessent d'apparaître entre les deux partenaires de la coalition. Ceux qui ne verraient dans l'éviction de Gerster qu'un problème de personne oublient en réalité l'essentiel : la coalition rouge-verte n'est toujours pas convaincue de sa propre ambition politique, conclut le journal.