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La Chine a un rôle à jouer en Birmanie

Anne Le Touzé27 septembre 2007

C’est à nouveau la Birmanie qui fait la Une des journaux allemands ce matin, après l’assaut de l’armée, hier sur les manifestants. Tous les regards se tournent désormais vers la communauté internationale, et particulièrement vers la Chine.

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Après huit jours de manifestations, l'armée est intervenue, hier, contre les manifestants.
Après huit jours de manifestations, l'armée est intervenue, hier, contre les manifestants.Image : picture-alliance/dpa

Les militaires au pouvoir en Birmanie, écrit Die Welt, ont réagi aux marches pacifiques par le seul moyen qu’ils connaissent : la violence. Pendant huit jours, on a cru que la dictature envisageait peut-être le dialogue, mais on s’est trompé. Une erreur fatale, qui a coûté la vie à plusieurs personnes et qui risque encore de faire des victimes. Cependant, relève le journal, le courage des moines a apporté un souffle de désobéissance civile dans le pays. Les manifestations ont, sans aucun doute, transformé le pays, même si l’opposition est encore trop faible pour remporter la partie contre la junte militaire.

L’histoire semble se répéter, remarque la tageszeitung : en 1988 aussi, la révolte avait commencé par un soulèvement modeste qui s’était rapidement étendu. Jadis, elle s’était soldée par un bain de sang. Cette fois, la communauté internationale doit agir. De par ses liens privilégiés avec le régime birman, la Chine est la mieux placée pour jouer un rôle central. Mais les pays de l’ASEAN (association des Nations du Sud-Est asiatique) doivent également prendre position et envisager de geler leurs relations avec la Birmanie.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung observe avec scepticisme l’attitude de Pékin et tient la Chine pour co-responsable de la tournure des événements. Si les généraux écrasent la révolte dans le sang, c’est avec l’accord tacite de Pékin, affirme le journal. Comment, sinon, interpréter l’appel du gouvernement chinois, mardi, à rétablir la « stabilité » en Birmanie ?

Si en apparence, elle soutient la junte birmane, la Chine exerce en fait une diplomatie silencieuse, affirme de son côté la Süddeutsche Zeitung. Et elle a de bonnes raisons de le faire : selon le journal, Pékin redoute le boycott de certains Etats aux Jeux Olympiques de l’an prochain. Mais ses efforts diplomatiques visent également des intérêts économiques : quoiqu’il arrive en Birmanie, la Chine souhaite continuer à exploiter les réserves de gaz et de pétrole et à construire des barrages dans le pays. Reste à savoir, conclut la SZ, si la pression discrète de Pékin suffira à empêcher le pire.

A noter enfin un article du Spiegel Online qui souligne l’importance des blogs pour la diffusion d’informations sur les événements en Birmanie. Les blogueurs birmans, écrit le magazine en ligne, s’expriment dans les forums, téléchargent des photos et des vidéos relayées sur d’autres blogs, au péril de leur liberté.