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La Bundeswehr en Somalie

Marie-Ange Pioerron21 mars 2014

L'engagement militaire de l'Allemagne en Afrique est un sujet qui revient dans la presse allemande. Cela concerne notamment la Somalie.

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Exercice de l'armée somalienne dans les faubourgsde Mogadiscio en mars 2013
Exercice de l'armée somalienne dans les faubourgsde Mogadiscio en mars 2013Image : Getty Images

Cet engagement est plutôt symbolique puisque, comme l'annonce entre autres la Berliner Zeitung, le gouvernement allemand veut envoyer jusqu'à 20 soldats en Somalie dans le cadre de la mission européenne de formation de l'armée somalienne. Ils appuieront là-bas la formation de formateurs dans l'infanterie et le génie. A la fin de l'année dernière, rappelle le journal, Berlin avait refusé toute participation à une mission en Somalie pour cause de situation sécuritaire jugée trop dangereuse. La décision du gouvernement doit encore être avalisée par les députés, alors que les écologistes et la gauche radicale, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ont déjà émis des réserves. Pour les Verts, rien ne garantit que les soldats somaliens formés par l'UE seront pas la suite vraiment loyaux envers le gouvernement somalien. La gauche radicale juge la mission beaucoup trop périlleuse. Le journal relève par ailleurs que, contrairement à ce qui était prévu le gouvernement n'a pas abordé la question d'une éventuelle participation allemande à la mission de stabilisation en Centrafrique.

Soldats français dans un quartier de Bangui en février 2014
Soldats français dans un quartier de Bangui en février 2014Image : Sia Kambou/AFP/Getty Images

Il est vrai, note die tageszeitung, que le déploiement de cette force d'intervention européenne ne cesse d'être repoussé, peut-être n'aura-t-il jamais lieu. L'équipe de la Bundeswehr qui devait aller explorer les perspectives du stationnement d'un avion hôpital allemand n'est toujours pas partie, et ne partira pas de sitôt. Si la ministre de la défense Ursula von der Leyen est favorable à une participation allemande aux côtés des Français, le ministre de la coopération Gerd Müller a exprimé son scepticisme lors de sa récente visite à Bangui: je n'ai pas entendu, a-t-il dit, d'appel à l'envoi de soldats allemands, j'ai vu des enfants qui pleurent et une misère criante.

Combattant des FDLR dans l'est du Congo en 2010
Combattant des FDLR dans l'est du Congo en 2010Image : DW/ S. Schlindwein

Des FDLR qui rentrent au bercail

Dans l'est de la République démocratique du Congo, les casques bleus de l'ONU sont toujours présents par milliers, et comme le relate la presse allemande ils encouragent les rebelles rwandais des FDLR à rentrer dans leur pays. Cela signifie tout d'abord, lit-on dans la Süddeutsche Zeitung, à passer par le camp de Mutobo, un camp de démobilisation et de réinsertion des rebelles rwandais rentrant de l'est du Congo. Après le génocide de 1994, rappelle le journal, beaucoup de génocidaires sont passés au Congo où ils se sont rassemblés au sein d'un groupe rebelle dénommé FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Aujourd'hui encore ce groupe recrute de force des jeunes gens, pille des villages, s'enrichit avec le trafic d'or et de coltan et fait la guerre à d'autres groupes rebelles comme à l'armée congolaise. Depuis peu, la Monusco, la Mission de l'ONU en RDC, a de plus en plus recours à des largages de tracts pour inciter les combattants des FLDR à rentrer au pays, elle fait aussi intervenir à la radio des ex-rebelles rentrés au Rwanda. Ceux-ci s'adressent à leurs camarades restés dans les forêts congolaises, ils leur assurent qu'à l'inverse de leurs chefs ils n'ont rien à craindre, ni prison, ni exécution. Depuis 2001, poursuit le journal, le Rwanda a préparé dans le camp de Mutobo plus de 10 000 ex-rebelles à un retour à la vie civile dans leurs pays.

La résidence privée de Zuma en 2012
La résidence privée de Zuma en 2012Image : AFP/Getty Images

Zuma en mauvaise posture

Une piscine, un amphithéâtre,un héliport - ce n'est là qu'une partie des aménagements qui ont doté la résidence privée du président sud-africain Jacob Zuma. La médiatrice de la république lui reproche de les avoir financés avec des fonds publics, et l'affaire fait grand bruit en Afrique du sud. Sans surprise elle intéresse aussi la presse allemande. La médiatrice en question, Thuli Madonsela, a pour tâche de mettre au jour la corruption dans l'administration, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. C'est un poste attribué uniquement à des gens qui bénéficient de la bienveillance du chef de l'Etat. Jacob Zuma n'aura donc pas été le seul à être surpris de constater que Mme Madonsela prend vraiment son travail au sérieux. Son constat est en tout cas sans équivoque: Zuma a violé le code éthique qui l'engage à ne pas gaspiller l'argent public, et devra rembourser une grande partie des frais engagés. Ce rapport, souligne le journal, ne peut pas tomber à un plus mauvais moment. Début mai des élections générales sont prévues en Afrique du sud. Et presque tous les instituts de sondage prédisent un net recul à l'ANC, non pas parce que le parti est moins apprécié, mais parce que Zuma, comme candidat vedette de l'ANC, jouit d'une faible confiance.

Alice Nkom au Musée allemand des homosexuels à Berlin
Alice Nkom au Musée allemand des homosexuels à BerlinImage : DW

Une homophobie encouragée par des étrangers

Enfin plusieurs journaux rendent hommage à l'avocate camerounaise Alice Nkom. Elle a reçu à Berlin le prix des droits de l'homme 2014 de la section allemande d'amnesty international. C'est son engagement en faveur des droits des homosexuels qui a été récompensé. Le quotidien Die Welt rappelle qu'en Afrique les homosexuels sont persécutés, battus, emprisonnés et assassinés. Dans 37 Etats du continent ils doivent redouter des peines draconiennes. Mais Alice Nkom, souligne le journal, ne se laisse pas intimider. die tageszeitung s'étonne malgré tout du grand nombre de pays africains dans lesquels l'homosexualité n'est pas interdite, à savoir la majorité des anciennes colonies françaises, mais aussi l'Afrique du sud, le Rwanda et la République démocratique du Congo. Autre sujet d'étonnement pour le journal: les homophobes africains ne cessent d'accuser l'étranger, en particulier l'occident, de propager l'homosexualité en Afrique. Or souligne la Taz, à la lumière notamment des églises pentecôtistes américaines qui prolifèrent en Afrique: ce sont des leaders religieux étrangers qui tiennent en Afrique les prêches les plus virulents contre l'homosexualité - des fondamentalistes chrétiens et musulmans qui développent des réseaux d'écoles, d'hôpitaux, d'orphelinats ou d'autres institutions caritatives, et gagnent ainsi en influence.