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La Bulgarie mauvaise élève de l'Union européenne

Konstanze von Kotze23 juillet 2008

800 millions d’euros. C’est la somme que la Bulgarie, membre de l'UE depuis 2007 risque fort de ne pas recevoir si Sofia ne fait pas plus d'effort pour lutter contre la corruption et le crime organisé.

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Ce sont des centaines de millions d'euros d'aide qui risque de passer sous le nez de la Bulgarie si elle ne fait rien contre la corruption et contre le crime organisé. Le rapport sur la gestion des fonds communautaires établi par l'OLAF, l'Office européen de Lutte Antifraude est clair : la situation est telle que les graves faiblesses administratives et judiciaires locales, régionales et centrales empêchent la Bulgarie de tirer pleinement profit des fonds européens. Par ailleurs, la corruption à haut niveau et la criminalité organisée exacerbent ces problèmes.

Symbolbild Korruption Bestechung Geld Euro
Selon la Commission, la lutte contre la corruption et le crime organisée "ne produit pas de résultats"Image : BilderBox.com

D'où la décision, la plus sévère jamais formulée dans ce domaine par Bruxelles : le gel de 500 millions d'euros de fonds, destinés à des projets d'infrastructures et agricoles. 500 millions auxquels s'ajoutent environ 300 millions d'euros, suspendus depuis janvier déjà. Johannes Laitenberger, porte-parole de la Commission européenne rappelle que l'Union s'attend à ce que :

"Les fonds européens soient employés de manière conforme, qu'ils ne soient pas détournés et bien sûr que le pays n'utilise que l'argent dont il a réellement besoin. Pour le moment, nous n'avons pas toutes les garanties nécessaires. C'est pourquoi, nous avons établi une liste de mesures que nous voudrions désormais voir appliquées."

Symbolbild EU-Bericht zu Bulgarien


Outre le gel de ces fonds, la Commission européenne a également décidé de retirer leur accréditation à deux agences gouvernementales, chargés de les gérer. Mais le rapport OLAF, publié dans un quotidien bulgare, a déclenché un scandale plus vaste encore : le réseau criminel qui aurait détourné les fonds européens serait, entre autre, sous la protection du parti socialiste bulgare, de surcroit au pouvoir. C'est pourquoi si certains sont probablement en train de trembler, d'autres voient dans ce scandale une possibilité d'avancer les prochaines élections parlementaires. C'est notamment le cas de Boiko Borissov, membre de l'opposition et maire de Sofia, la capitale :

Bulgarien Ministerpräsident Sergej Stanischew
Le Premier ministre bulgare Sergeï StanichevImage : AP


" C'est honteux : le rapport de l'Union européenne, le rapport OLAF, tout. Et le Premier ministre est muet, cela fait cinq jours qu'il a disparu. Ses ministres sont accusés de corruption et il ne fait rien d'autre que se taire"

Se taire pas tout à fait : le chef du gouvernement a promis une « mobilisation du gouvernement » pour surmonter les problèmes épinglés par la Commission. En attendant, Boiko Borissov n'est pas le seul à se réjouir. Selon un sondage de l'institut Alpha Research, près de 40% de Bulgares se déclarent favorables à une pression de l'Union européenne, assortie de sanctions financières. A ce jour, leur pays est le membre le plus pauvre parmi les vingt-sept.