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La Bulgarie et la Roumanie futurs pays membre de l'Union Européenne

Aude Gensbittel14 avril 2005

La presse allemande revient aujourd’hui sur le vote du parlement européen à propos de l'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie. Malgré certaines réserves, les députés ont décidé que les deux pays pourraient rejoindre l'Union Européenne en 2007. Une décision plutôt critiquée par les journaux allemands, qui estiment que les candidats ne sont pas encore prêts pour l’adhésion.

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Quelle que soit leur couleur politique, des conservateurs jusqu’aux Verts, le malaise régnait hier parmi les députés de Strasbourg, écrit la Thüringer Allgemeine. Pour aucun autre pays la décision d’accepter une adhésion à l’Union Européenne n’avait été aussi difficile que dans le cas de la Roumanie. L’héritage du dictateur Ceausescu est tout simplement trop lourd pour avoir été surmonté au bout de 15 ans. Mais les Roumains doivent-ils pour autant être doublement punis en restant exclus de l’Union Européenne, se demande le journal.

Promis, c’est promis. C’est sans doute ce que se sont dit les députés européens en votant sur l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie, écrit la Neue Osnabrücker Zeitung. Un peu comme des parents qui ne peuvent rien refuser à leurs enfants. Pourtant, il aurait suffi de jeter un coup d’œil au rapport de la Commission pour constater que plusieurs conditions essentielles pour l’adhésion ne sont pas remplies. La discrimination, la torture, les brutalités policières et le trafic d’êtres humains font toujours partie du quotidien, poursuit le journal. Les deux pays ont certes fait des progrès considérables dans les domaines politiques et économiques, mais ils sont encore loin, très loin du but.

Pour la Süddeutsche Zeitung, les députés ont laissé passer la chance de faire entendre, pour le bien de leurs électeurs, des doutes tout à fait justifiés. Sur le baromètre international de la corruption, la Roumanie atteint des sommets. Il y a autant de pots-de-vin dans le pays des Carpates qu’au Sénégal ou en République Dominicaine. Ce n’est donc pas vraiment le lieu idéal pour les subventions de plus de 40 milliards d’euros qui doivent être versées aux deux nouveaux pays membres.

Rien que la mauvaise habitude de rédiger des contrats d’adhésion avant même que les candidats ne soient vraiment prêts aurait mérité un refus, estime pour sa part la Frankfurter Rundschau. Il est grand temps que les négociations d’adhésion se libèrent du diktat de la symbolique politique. L’espoir que les pays adhérents vont surmonter leurs déficits en un temps record se réalisera peut-être dans certains cas. Mais pas systématiquement.