La "bourde" Tietmeyer
16 octobre 2008Cela aurait pu être un grand jour, commente Die Welt. Tous les partis, même l'extrême-gauche, avaient réagi positivement au plan de sauvetage des banques. Le gouvernement avait les choses bien en main... Soudain, c'est la bourde. Officiellement, rapporte le quotidien, la chancellerie ne savait pas que Hans Tietmeyer, l'ancien chef de la banque fédérale, avait fait partie du conseil de surveillance de Hypo Real Estate, banque sauvée in extremis de la faillite, sinon Angela Merkel n'aurait pas annoncé sa nomination comme conseiller.
Pour la Frankfurter Rundschau, ce n'est pas avec ce genre d'affaire que l'on peut contribuer à rétablir la confiance. Le journal juge la prestation d'Angela Merkel peu convaincante. Quinze minutes, c'est le temps qu'a consacré la chancelière pour présenter à ses concitoyens un plan qui renverse complètement l'ordre établi : si le pire se produit, rappelle la Frankfurter Rundschau, l'Etat fédéral va devoir verser aux banques une somme qui représente le double de son budget annuel.
Dans cette crise financière, écrit la tageszeitung, la chancelière agit de façon malheureuse. D'abord, elle était contre un plan de sauvetage européen, maintenant elle est pour. Elle a également sévèrement reproché à l'Irlande de faire cavalier seul avant de prendre des mesures semblables pour garantir l'épargne des citoyens allemands sans concertation avec les pays partenaires. Finalement, estime le journal, le cas Tietmeyer pourrait devenir le symbole du jour où commença le déclin d'Angela Merkel.
La Süddeutsche Zeitung s'intéresse à une victime collatérale de la crise financière : l'environnement. Certains responsables politiques et industriels européens pourraient profiter de la faiblesse des marchés financiers pour enterrer définitivement ce qu'ils torpillent depuis toujours : les objectifs ambitieux que s'est fixée l'Europe en matière de protection climatique. D'après le quotidien munichois, on risque même de revenir aux temps anciens, où les questions d'environnement étaient réservées à quelques écolos acharnés. L'Union européenne ferait donc bien de ne pas céder à l'appel de ces sirènes. Et elle a de bons arguments : le paquet de mesures climatiques n'est rien d'autre qu'un gigantesque programme d'investissement dans l'avenir de l'Europe.