L'Allemagne et la menace terroriste
26 octobre 2016
"De telles perquisitions policières ne seront pas les dernières", relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Car plus le groupe Etat islamique est soumis à des pressions, comme c’est le cas maintenant dans le nord de l’Irak, et plus il appliquera sa logique de l’escalade qui est de transporter la guerre dans les pays de ceux qu’ils qualifient "d'infidèles". Ce qui complique la situation, c'est que le poison du terrorisme provient justement des états dont des milliers de ressortissants se sont réfugiés en Allemagne. La Tchétchénie fait partie de ces états, les opérations d'hier le rappellent. Dans ce pays, comme aujourd’hui en Syrie, l’armée russe a bombardé des villes sur l’ordre de Vladimir Poutine."
Toutefois, les opérations de la police en Allemagne doivent aussi être considérées comme un signe rassurant, estime la FAZ : Personne en Allemagne qui veut importer ou exporter l’insécurité, la panique et le terrorisme ne doit se sentir lui-même en sécurité. Mais les actions policières doivent aussi impressionner ceux qui sèment la panique d’une autre manière en considérant chaque demandeur d’asile comme un terroriste potentiel. Une suspicion généralisée ne peut que renforcer la haine, dont les fondamentalistes de toutes sortes ont justement besoin comme terreau…"
"Les 14 hommes et femmes soupçonnés d’avoir participé au financement d’actes terroristes sont des réfugiés", constate le Kölner Stadtanzeiger. Cela ne peut que préoccuper tous ceux qui, au sein de la société, veulent aider les gens qui cherchent aide et refuge en Allemagne. Les services des sécurité ont raison quand ils affirment que l’arrivée massive de réfugiés pose aussi un problème de sécurité, quoiqu’en disent les nombreuses voix critiques dans le pays qui minimisent ou réfutent ce danger…"
Le quotidien régional Landshuter Zeitung écrit: "La multiplication des opérations anti-terroristes ces derniers temps en Allemagne montre que les personnes qui représentent une menace sont actifs. Et, comme on le voit avec les Tchétchènes, ils ne sont pas seulement les "suspects habituels", originaires de pays arabes. Cela montre en fait le large éventail de menaces potentielles auquel sont confrontés les services anti-terroristes comme les services de renseignement…"
Autre thème: La torture dans les prisons turques.
En Turquie des personnes arrêtées sont souvent "torturées ou maltraitées" par la police et par des gardiens de prison, affirme Human Rights Watch. Dans son rapport, l'ONG fait état d'un "climat généralisé de peur" depuis la tentative de coup d'Etat militaire le 15 juillet dernier.
"Mais on doit aussi parler d’un climat de haine que l’AKP, le parti au pouvoir, entretient systématiquement dans les médias qu’il contrôle", estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Car la haine des uns suscite la peur des autres." Le ministère de la Justice a Ankara nie tout "mauvais traitement ou torture" dans les prisons turques. Mais apparemment, le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan savait très bien ce qu’il faisait en refusant récemment au rapporteur spécial des Nations unies sur la torture Juan Mendez de procéder à une inspection des prisons turques, inspection pourtant prévue depuis longtemps…"