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L' aide aux victimes sujette à caution

Yann Durand5 janvier 2005

La vague de solidarité en faveur des victimes du tsunami atteint certes des montants records concernant les promesses d’aide financière, mais derrière les chiffres, se cache parfois une stratégie de politique étrangère. Par ailleurs une baisse de l’intérêt médiatique pour la catastrophe pourrait engendrer une diminution des efforts de la communauté internationale. Ce sont les thèmes commentés par la presse allemande ce matin, tandis que les journaux asiatiques se penchent sur le recensement des victimes, l’aide aux survivants et l’évolution climatique.

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Aide humanitaire au Sri Lanka
Aide humanitaire au Sri LankaImage : AP

Le quotidien Die Welt voit dans la catastrophe un signe positif de la globalisation : La participation à l’échelle mondiale rassemble les peuples au même niveau y compris les concernés qui font preuve d’assurance et de dynamisme. Beaucoup d’argent est mis à disposition, cela doit porter des fruits.

Il ne faut pas confondre générosité et sentimentalité constate la Süddeutsche Zeitung qui considère l’engagement des USA comme une volonté de soigner leur politique étrangère, d´une part en montrant à nouveau des velleités d’émancipation par rapport à l’ONU et de l’autre en redorant leur blason après l’Irak grâce à un actionnisme ostensible.

Et puisque les pays d’Asie du sud-est veulent rapidement se remettre d’aplomb remarque la Frankfurter Rundschau, il serait de bon aloi, outre les virements dans les caisses de gouvernements notoirement corrompus et incompétents de favoriser l’autonomie. Et de citer le secrétaire général adjoint de l’ONU, Jan Egeland selon lequel, pour les pêcheurs devenus chômeurs, des filets de pêche serait plus pertinents que des conserves de poisson.

D’autant que les promesses d’aide financière ne sont toujours honorées rapelle la Tageszeitung de Berlin. Beaucoup de subterfuges sont utilisés, par exemple allouer des sommes correspondant aux salaires des équipes de sauvetage qui de toute façon auraient été versés, catastrophe ou pas. Et le journal de faire également remarquer que l’utilisation de l’argent est primordiale et non la hauteur des dons.

En Asie on se préoccupe de l’avenir. Ainsi le Jakarta Post salue l’effort fourni par tout les indonésiens indépendamment de la classe sociale. Mais appelle également ceux-ci à poursuivre ce mouvement d’altruisme et de fraternité pour aider les victimes et ceux qui avant le drame vivaient déja dans des conditions indignes.

C’est le recensement des tués qui intéresse le quotidien The Hindu pour lequel il est enfin temps de considérer officiellement les « disparus » comme « probablement morts ». Cela concerne en particulier les iles Adaman et Nicobar qui comptent sans doute plusieurs milliers de décès alors que le bilan des autorité est de quelques centaines. Les soi-disant iles désertes de la régions étaient en fait bien habitées.

Enfin le Times of India se penche lui sur les changements climatiques qui nécessitent une étude poussée. Notamment l’augmentation du niveau de la mer due au réchauffement de la planète est inquiétant selon les experts : seulement 30 centimètres de plus et les victimes d’un tel tsunami auraient été innombrable ; l’eau aurait pénétré les terres de plusieurs kilomètres ; les maldives rayées de la carte.