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Le Ghana n'a pas oublié Kwame Nkrumah

Isaac Kaledzi / Hilke Fische r/ Carole Assignon.24 février 2016

Il y a 50 ans, le 24 février 1966, alors qu'il est en voyage en Chine, Kwame Nkrumah est renversé, sans aucune résistance, par un coup d’État militaire au Ghana.

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Image : Getty Images/Express/T. Fincher

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Homme politique indépendantiste et panafricaniste, Nkrumah qui a fini ses jours en exil a marqué l’histoire de son pays. Aujourd'hui, 50 ans après le coup d'Etat, les statues à son effigie se trouvent partout au Ghana. À Accra, un mausolée a même été construit et de nombreuses rues portent son nom, son portrait orne les billets de banque et les timbres.

Une reconnaissance tardive

Si vous allez à Accra au Ghana, vous ne pourrez pas manquer le "Kwame Nkrumah Cercle". Le plus grand rond-point de la capitale porte le nom du premier président du pays, renversé il y a 50 ans par un putsch. Kwame Nkrumah décédé le 27 avril 1972 est aujourd'hui plus populaire que jamais notamment auprès de jeune ghanéen comme Asabea Akonor "nous bénéficions toujours actuellement de ce qui a été construit par Nkrumah. Le barrage d'Akosombo nous fournit de l'électricité aujourd'hui. Nkrumah avait une vision à long terme. Si nos politiciens actuels agissaient selon un tel plan, notre pays serait beaucoup plus développé."
Kwame Nkrumah a fait ses études en Angleterre et aux États-Unis avant de revenir au Ghana, dénommé à l’époque Gold Coast ou la Côte-de-l'Or. Nkrumah y mènera au sein de la "Convention People's Party" la lutte pour l’indépendance puis dirigera le Ghana indépendant, d'abord comme Premier ministre puis en qualité de président de la République. Mais très vite, son régime devient dictatorial. Le politologue allemand Christian Kohrs, qui a fait des recherches sur Nkrumah dit ceci de lui "contrairement à beaucoup d'autres chefs d'Etat africains despotes, il se souciait du bien-être de la population et du pays."

Monument à l'effigie de Kwame Nkrumah
Monument à l'effigie de Kwame NkrumahImage : imago/blickwinkel

Faire du Ghana un État moderne

Mais dans la précipitation reconnait Christian Kohrs. Les conséquences sur l’économie n’ont pas tardé. Le politique ghanéen Mike Ocquaye se souvient de cette époque "nous avons eu à faire la queue à l'extérieur du stade pour obtenir une ration de sucre. Les usines que Nkrumah a construites ne fonctionnaient pas." Finalement, il sera renversé le 24 février 1966, alors qu'il est en voyage en Chine et il décède le 27 avril 1972, dans un hôpital de Bucarest en Roumanie suite à un cancer de l’estomac. L'historien américain Harcourt Fuller, a écrit un livre sur Nkrumah et selon lui "les gens ont eu le temps de regarder en arrière, ses années au pouvoir et de réévaluer ce qu'il a fait et ce qu'ont fait les divers gouvernements militaires et civils après lui, ils ne l'ont pas égalé."

Depuis plusieurs années, une statue de Nkrumah se trouve en face du siège de l'Union africaine à Addis-Abeba - une reconnaissance tardive d'un des premiers défenseurs d'une Afrique unie.