250809 Kenia Volkszählung
26 août 2009Comme beaucoup de Kenyans, Dennis est inquiet. Les agents du recensement n'ont pas encore frappé à sa porte mais il a déjà décidé de ne pas leur répondre sur son appartenance ethnique :
"C'est pas bien de poser cette question de l'ethnie, on a vu toute la violence que ça avait entraîné après l'élection présidentielle , ce recensement pourrait très bien déclencher à nouveau la même chose."
Fin 2007, suite à la contestation du scrutin présidentiel, l'ouest du pays s'était embrasé. Les tensions ethniques entre Kikuyu et Kalenjin, tensions accentuées par les difficultés sociales, avaient débouché sur de violents affrontements : 1500 morts et plus de 600.000 réfugiés.
Dans la vallée du Rift, les plaies sont loin d'être refermées, alors à quoi bon soulever de nouveau la question ethnique ? "Par souci professionnel", rétorque Collins Opiyo, directeur du Bureau national des Statistiques:
"Cette question revêt une importance culturelle. Elle permet de tirer des conclusions sur le comportement des gens, sur le taux de naissance et de mortalité. Il est bien connu que certains groupes ethniques ont des pratiques qui constituent un plus gros risque sanitaire par exemple."
Pas convaincues, plusieurs associations appellent les Kenyans à boycotter la question de l'appartenance ethnique. C'est le cas de Tribe Kenya. Son représentant Reginald Okumu estime qu'en 2009, l'affiliation à tel ou tel groupe ne veut plus dire grand-chose:
"Depuis l'Indépendance il y a 46 ans, les groupes ethniques du Kenya se sont mélangés, il y a eu des mariages mixtes, une nouvelle société a émergé. D'ailleurs beaucoup de Kenyans ne parlent même plus la langue de leur ethnie."
En attendant, les premiers résultats du recensement devraient être connus fin décembre.