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Kasaï : les ONG veulent une enquête indépendante

Fiacre Ndayiragije
8 juin 2017

L'annonce du gouvernement congolais de vouloir chapoter les enquêtes de l'ONU sur les crimes commis au Kasaï suscite l'émoi chez certaines organisations de la société civile.

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Demokratische Republik Kongo UN Friedenstruppe in Kinshasa
Image : picture-alliance/AP Photo/J. Bompeng

'Nous n'avons pas confiance en nôtre justice...'Jacques Issongo de la Lucha - MP3-Stereo

Le gouvernement congolais a finalement accepté de participer à l’enquête conjointe avec la commission des droits de l’Homme sur les crimes qui ont été commis dans le Kasaï depuis le mois d'août dernier. Mais à la condition de diriger cette enquête.

A Kananga, le chef-lieu du Kasaï, Jacques Issongo de la Lucha, la Lutte pour le changement, reste dubitatif. Selon lui, la justice congolaise a montré son incompétence face aux multiples crimes commis dans la région depuis l'assassinat du chef coutumier Kamwina Nsapu en août dernier .« Nous n’avons pas confiance en notre justice. C’est la raison pour laquelle nous avons réclamé la justice internationale. »

Sceptiscisme des ONG

Le 12 mars dernier, deux experts de l'ONU, l'Americain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, ont été assassinés avec leurs quatre accompagnateurs congolais. Ces deux experts avaient pour mission d'enquêter sur les crimes commis dans la région, lesquels ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus d'un million d'habitants à quitter leur foyer, selon les chiffres de l'ONU. Pour Rostin Manketa, de l'ONG "La voix des sans voix", cette volonté des autorités congolaises de diriger la commission conjointe est suspecte.

« La mission des observateurs des Nations-unies en RDC a déjà été victime des entraves du gouvernement. On l’a empêchée à maintes reprises d’accéder à certains lieux. Voilà ce que nous craignons, que l’enquête risque d’être bâclée.»

En revanche, Omar Kavota, de la CEPADHO, une organisation congolaise pour la promotion des droits humains, estime  que toute voix susceptible à faire progresser le dossier doit faire partie de l’équipe. « Nous pensons que cela ne peut pas être un obstacle à la commission conjointe, mais nous pensons que l’inclusion peut crédibiliser les enquêtes. » Ce militant des droits de l'Homme réclame une participation de la societe civile aux travaux des enquêteurs.