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Karim Wade inculpé

Carole Assignon18 avril 2013

Karim Wade a été incarcéré à Dakar. La justice l'a inculpé pour corruption et enrichissement illicite. Le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, arrêté lundi, aurait détourné plus d'un milliard d'euros.

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Karim Wade
Karim WadeImage : Reuters

Lorsque son père était au pouvoir, Karim Wade était la personnalité la plus puissante du gouvernement. Aujourd'hui la justice l'accuse d'avoir pris des parts dans de vastes secteurs de l'économie du Sénégal. Selon une Cour spéciale, la fortune de Karim Wade s'élèverait à un milliard d'euros, soit plus de six cent milliards de francs CFA. Une fortune qu'il a pu bâtir grâce à la position stratégique qu'il occupait du temps ou son père était au pouvoir.

« Lutte contre l'impunité »...

Les soupçons de corruption et de détournement de biens publics qui pèsent désormais sur Karim Wade font réagir des membres de la société civile comme Alassane Seck vice-président de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l'Homme: « Six cent milliards c'est presque impensable. On va voir dans la réalité si c'est réellement le cas. Mais c'est une somme pour nous qui correspond à un budget de six ou sept ministères au Sénégal. C'est le tiers du budget national. Si cette enquête aboutit à des arrestations avec évidemment des preuves, il est évident que c'est une étape importante dans la lutte contre l'impunité. On attend de voir le procès pour savoir comment cela va se terminer. »

Karim était pressenti pour succéder à son père Abdoulaye Wade, avant d'être pris dans l'engrenage de la justice
Karim était pressenti pour succéder à son père Abdoulaye Wade, avant d'être pris dans l'engrenage de la justiceImage : AP

Selon la justice sénégalaise, Karim Wade qui aurait pris des parts dans de vastes secteurs de l'économie serait lié à des entreprises via un réseau complexe de sociétés offshore basées notamment au Luxembourg, au Panama et dans les Îles vierges.

... ou « règlement de compte politique » ?

Des accusations que réfutent ses avocats. L'un d'eux, Me Amadou Sall estime que le nouveau pouvoir en place se livre à une chasse aux sorcières: « C'est un règlement de compte politique, c'est une décapitation programmée de l'héritage du président Wade et de son parti. Nous allons faire notre instruction et nous démontrerons que Karim est innocent. »

Pour Me Assane Dioma Ndiaye, secrétaire général de la ligue sénégalaise des droits de l'homme, il revient désormais à la justice de bien faire son travail: « Le plus important c'est que les juges soient des juges indépendants. Quelque soit la volonté d'aller vers une sorte de persécution ou de chasse aux sorcières, le dernier mot revient à la justice. »

Dans ce qu'on appelle désormais l'affaire « Karim Wade », les regards sont donc désormais tournés vers la justice sénégalaise.