Julia Glade, étudiante

Il est neuf heures du matin lorsque Julia Glade range son vélo devant l’Institut des Sciences de la communication et des médias de l’Université de Leipzig. Âgée de 22 ans, elle est étudiante depuis 2006 et fait partie de la première promotion du nouveau Bachelor (licence, ndlr). Quand elle a commencé à étudier à l’université, Julia a été contente d’avoir le soutien d’étudiants plus âgés. Aujourd’hui, elle souhaite à son tour faire profiter de son expérience à d’autres. Elue depuis deux ans au bureau des étudiants de son institut, elle répond aux questions et tente de résoudre les problèmes des nouveaux étudiants.

Engagée pour ses camarades

Dans les locaux du bureau des étudiants, il règne un joyeux désordre, témoin d’un travail assidu. Sur le mur, une carte affiche le slogan « penser ne fait pas de mal ». A côté, des photos d’un couple attirent le regard.

Julia Glade imagine très bien sa vie en couple, en famille – mais ce n’est pas sa priorité. Elle a un copain depuis trois ans. Celui-ci travaille chez un concessionnaire automobile. Julia aimerait « avoir plus de temps pour le passer avec lui et pour voyager ».

Malgré leur relation stable, Julia n’habite pas avec son copain. Elle partage un petit appartement au foyer étudiant avec un ami d’enfance, originaire comme elle de Bitterfeld. Cette ville de l’ex-RDA était un haut lieu de l’industrie chimique en Allemagne de l’Est, les considérations écologiques y étaient reléguées au second plan. A l’époque, Bitterfeld était considérée comme l’une des villes les plus polluées d’Europe. Julia Glade ne s’en souvient pas. Lorsque le Mur est tombé en 1989, elle n’avait que deux ans. Cette époque, elle ne la connaît que par les récits de ses parents.

La vie étudiante : bibliothèque, restaurant universitaire et job

La bibliothèque nationale est située à deux pas du foyer étudiant. Julia Glade arpente régulièrement les rayonnages de livres à la recherche de littérature spécialisée pour son mémoire de licence. Son intérêt pour les médias ne date pas d’hier. Lorsqu’elle était adolescente, Julia écrivait déjà pour le journal de l’école et pour des petits journaux de la région. Dans son cursus de sciences de la communication et des médias, elle se concentre à présent sur la pédagogie des médias.

Le midi, Julia Glade va manger au restaurant universitaire (qu’on appelle « Mensa » en allemand, ndlr). Malheureusement, elle n’y trouve jamais son plat préféré : les roulades de chou. De toute façon, elles sont bien meilleures chez sa mère. Julia ne rate donc pas une occasion d’en rapporter de chez ses parents lorsqu’elle leur rend visite le week-end.

Julia Glade ne peut pas consacrer la totalité de son temps à ses études. Pour arrondir ses fins de mois, elle fait divers petits boulots, par exemple à la poste. Dans son temps libre, elle aime écouter de la musique, surtout du pop allemand comme Herbert Grönemeyer, Clueso, Sportfreunde Stiller ou encore Silbermond. Mais Julia aime aussi les nouveautés et n’hésite pas à profiter des offres culturelles de la ville. Ce soir, elle va aller pour la première fois de sa vie à l’opéra avec une amie. On y joue la pièce de Luigi Nono « Au grand soleil d’amour chargé ». Un choix difficile puisque la pièce raconte, vus par des femmes, les espoirs et les déceptions de révolutions ratées.

Auteur : Farhad Salmanian
Traduction : Anne Le Touzé
Edition :Konstanze von Kotze