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Journées ville morte contre les tueries très suivies en RDC

John Kanyunyu
25 avril 2018

Les trois journées d'action à l'appel de la société civile et des associations de commerçants ont rencontré un large écho dans la population. Des demandes ont été adressées au gouvernement.

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DR Kongo Alltagsleben in Beni in der nähe von dem Kreisverkehr Nyamwissi
Image : DW/W. Bashi

C'est pour protester contre les tueries à Beni et aussi sur les tronçons Beni-Bunia et Beni-Kasindi, près de la frontière Ougandaise à l'est de la ville de Beni, que la société civile ainsi que les associations des commerçants ont décrété trois journées ville morte en RDC. Elles ont été largement suivies. 

La goutte qui a fait déborder le vase est l'embuscade tendue la semaine dernière par les rebelles ougandais ADF contre des véhicules qui quittaient Kasindi, à la frontière entre la RDC et l'Ouganda, qui a coûté la vie à cinq personnes. Pour pousser le gouvernement congolais à arrêter les massacres à Beni et dans ses environs, la société civile a demandé aux habitants de rester à la maison, tout en appelant les commerçants à l'incivisme fiscal.

"Eviter les mauvaises choses"

"Je regrette beaucoup. Avec le chômage de trois jours, à la maison je n'ai pas mangé", réagit un habitant. D'autres éspèrent que cela fera évoluer la situation. "Je pense que les trois journées ville morte peuvent juste bousculer, tenter de rappeler à nos autorités que la population est totalement fatiguée de ces tueries qui ne cessent de se répéter", confie un autre résident de Béni. "Ils sauront au moins quoi faire pour que des choses mauvaises ne nous arrivent pas encore."

DR Kongo Alltagsleben in Beni in der nähe von dem Kreisverkehr Nyamwissi
Image : DW/W. Bashi

Pourtant le mouvement n'a pas été suivi par tous. "Il y a ceux qui sont encore d'accord avec tout ce qui se passe. Pas parce qu'ils ne sont pas en train de le vivre directement mais parce qu'ils sont pris en otage par une partie de la classe politique dans notre pays, notamment ceux qui travaillent directement avec le président Kabila", estime Esaï Liko, activiste du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha). Pour lui, une partie de la population est "prise en otage" par le pouvoir.

Demandes au gouvernement

Esaï Liko considère que "toutes les personnes qui sont conscientes de ce qui se passe sont en train d'observer le mot d'ordre de la population". Il estime "que tout le monde" connaît le problème. "Les gens chez nous sont "égorgés" comme des bêtes, la population en a pris conscience et donc il n'y a pas d'activités."

En attendant que la situation sécuritaire s'améliore, la société civile a exigé le paiement par l'Etat Congolais des véhicules incendiés lors de la dernière attaque des ADF, ainsi que l'indemnisation des familles victimes du massacre survenu sur la route Beni-Kasindi, la semaine passée.