Journée mondiale des toilettes
20 novembre 2009C'est plus de 40% de la population mondiale qui serait concernée. Sans toilettes, c'est le cycle infernal de l'insalubrité qui se met en route : contamination des sols, des nappes phréatiques, et des cours d'eau, développement des bactéries et propagation des maladies. Un problème qu'Axel Rottländer connaît bien, il travaille pour l'organisation humanitaire CARE, et il a été en mission au Zimbabwe, où en décembre 2008, des milliers de personnes sont mortes du choléra:
« Quand l'épidémie de choléra a reculé, on a découvert que les installations sanitaires étaient le véritable vecteur de la maladie. Nous avons donc concentré nos efforts sur l'amélioration de ces infrastructures, c'est-à-dire la création ou la remise en état de toilettes et de latrines, afin qu'il n'y ait plus de contact entre l'eau potable et les matières fécales, afin que tout cela soit bien séparé. »
Le manque d'infrastructures n'est pas seulement un problème d'argent - la construction de deux lavabos en béton coute par exemple 60 euros au Kenya. Mais installer des sanitaires est une chose, encore faut-il le faire convenablement, en respectant les habitudes des populations locales, pour lesquelles le thème reste souvent tabou. Axel Röttlander.
« Il faut faire particulièrement faire attention à la séparation entre les hommes et les femmes, c'est un sujet très sensible par exemple dans les pays musulmans. Les toilettes doivent être séparées, ainsi que les lieux où les toilettes sont installées, afin que les femmes puissent y aller librement. »
En Afrique, selon des estimations, environ 6 000 enfants meurent chaque jour à cause du manque d'hygiène. L'accès à l'eau potable et aux installations sanitaires fait partie des objectifs du millénaire des Nations Unies, Mais les experts du développement sont sceptiques : les gouvernements nationaux investissent moins de 3% de leur budget dans ces infrastructures. Aux racines du mal, la corruption est souvent pointée du doigt.