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Journée de grève des collégiens et lycéens en Allemagne

Ph. Pognan12 novembre 2008

Dans une trentaine de villes à travers le pays, plusieurs dizaines de milliers d'élèves ont protesté contre la "Bildungsmisere", la "misère de l'Education"

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A Dresde, environ 5000 écoliers ont participé aux manifestations.Image : AP

Différents collectifs d’élèves avaient appelé à participer à cette action à l’échelon national pour protester et dénoncer les lacunes du système scolaire allemand.


Berlin, Kiel, Rostock, Düsseldorf ou Cologne. Ce ne sont là quelques unes des trentes villes où les élèves ont participé au mouvement de protestation. En tout, plusieurs dizaines de milliers d’élèves ont fait l’école buissonière pour attirer l’attention sur tout ce qui ne vas pas au sein de l’école: classe surchargées, manque de professeurs, bâtiments scolaires souvent dégradés et le caratère inégalitaire selon eux du système scolaire. Collégiens et lycéens entendaient aussi protester contre le raccourcissement du cursus scolaire jusqu’au bac de 13 à 12 années. Ce dernier point surtout soulève le mécontement des élèves comme celui de nombreux parents et professeurs. La réforme introduite il y a deux ans a été décidée sans mettre en place les structures nécessaires.

Particulièrement, les lycéens du premier cycle du secondaire qui avaient auparavant six ans pour apprendre ce qui est prévu au programme doivent accomplir cette tâche de manière accélérée, en un an de moins, donc avec plus d’heures de cours hebdomadaires. La plupart des collèges et lycées ne dispensant les cours que le matin, les élèves commencent leur journée à huit heures le matin pour finir souvent à 15 h. Sans repas le midi, la plupart des écoles ne disposant pas de cantine. Une fois à la maison, les élèves doivent faire leurs devoirs souvent jusqu’au soir pour être capable d’apprendre tout ce qui est exigé. Huit heures de cours par jour, quatre heures de travail à la maison, une journée de 12 heures est ainsi presque devenue la norme. Les programmes et les manuels scolaires n’ont pas été adaptés, le personnel enseignant n’a pas été renforcé, les professeurs absents ne sont souvent pas remplacés. La plupart des élèves doivent renoncer à des activités extra-scolaires et prendre des cours particuliers

- quand les parents peuvent les payer - s’ils ne veulent pas perdre pied, ce qui augmente encore le stress.

Des collèges et lycées ouverts l’après midi serait une solution, et dans plusieurs Länder, les Etats régionaux -qui sont responsables de l’Education sur leur territoires - on a commencé à créer des écoles à plein temps. Mais cela coûte cher, car nécessite davantage de personnel de service et d’enseignants. Et bien que depuis quelques mois, le gouvernement de Berlin parle d’une „Bildungsrepublik“, d’une république de l’Education, - 25 milliards d’euro seront investis dans le système éducatif au cours des prochaines sept années - nombreux sont ceux qui estiment que cela ne suffira pas à construire assez de jardins d’enfants pour tous, rénover les écoles existantes ou équiper les universités.

De plus en plus d' élèves, mais aussi de parents et d' enseignants sont insatisfaits du système éducatif en Allemagne. Ils dénoncent aussi l’inégalité des chances qui lui sont inhérentes. Le facteur de l’origine sociale semble en effet déterminant dans ce pays où le nombre d’enfants d’ouvriers à l’université est l’un des plus bas des pays européens, selon l’OCDE.