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Jour d'élections en Sierra Leone

7 mars 2018

Un peu plus de trois millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour des scrutins présidentiel, législatif et communal. Les électeurs aspirent au changement, notamment pour lutter contre la corruption.

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Sierra Leone  Wahlen 2018
Image : DW/Abu-Bakarr Jalloh

Les bureaux ont ouvert à 7h ce matin dans le pays de près de 7 millions d'habitants.  Plus de 3,1 millions d'électeurs sont attendus dans les bureaux de vote toute la journée. Au programme, législatives mais aussi présidentielle et élections communales. Le chef de l'Etat sortant, Ernest Bai Koroma, doit céder la place après dix ans au pouvoir. De nombreux Sierra-Léonais aspirent à un véritable changement pour encourager le développement du pays et lutter contre la corruption endémique. Ici, une photo de votants à Freetown, la capitale:

Concernant la présidentielle, ils sont seize candidats à briguer le fauteuil de président pour les cinq prochaines années. Et à devoir convaincre des électeurs frustrés. "Il manque beaucoup de choses à la jeunesse. Des emplois, c'est sûr, mais pour moi, nous avons besoin de quelqu'un qui investisse dans les ressources humaines, pour préparer l'avenir du pays", confie Jeremiah. "C'est triste de voir notre pays sombrer ainsi, ça me rend malade je suis fatigué", renchérit Mohamed. 

La croissance perturbée par Ebola

Le candidat du parti de Koroma, l'APC, s'appelle Samura Kamara. Dans une interview accordée à la DW, il tente tant bien que mal de défendre le bilan du président sortant, attaqué par l'opposition qui lui reproche par exemple une inflation gigantesque. "L'inflation est en-dessous de 10%. Les membres de l'opposition n'y entendent rien en gestion économique. Nous avons eu une des croissances les plus élevées au monde avec 20,5% en 2013. Après, en 2014, on a eu l'épidémie d'Ebola et ça a englouti la croissance qui s'est effondrée à -21% du PIB."

Un plan pour l'éducation

En face de lui, Julius Maada Bio. À 53 ans, il est le candidat du Parti du peuple de Sierra Leone. Ancien militaire, il a participé au coup d'Etat de 1992 mais a renversé le chef de la junte en 1996 et rétabli le multipartisme. "Le troisième homme" de ce scrutin est un ancien diplomate des Nations unies : Kandeh Yumkella se présente sous les couleurs de la NGC, la Grande coalition nationale. En dépit d'une polémique sur sa double nationalité, américaine, il séduit dans la frange urbaine et éduquée de la population, notamment avec son "plan d'urgence" pour l'éducation.

Sierra Leone 2018
Image : DW/Abu-Bakarr Jalloh

Kandeh Yumkella joue la carte de l'apaisement. "Je l'assure au peuple de Sierra Leone: nous ne croyons pas en la violence", assure-t-il. Un discours qui pourrait trouver un écho dans une population meurtrie par la guerre civile des années 1990 et les morts d'Ebola.

L'ombre de la junte des années 1990

Egalement parmi ceux qui pourraient compter, l'ancien vice-président évincé de Koroma : Samuel Sam-Sumana, de la Coalition pour le changement (C4C). Sa proposition phare est d'augmenter le salaire des fonctionnaires pour mieux éradiquer la corruption.

De premiers résultats partiels sont attendus dans les 48 heures. Les résultats complets devraient être connus dans les quinze prochaines jours. Des observateurs de l'Union africaine, de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et du Commonwealth seront déployés lors du scrutin.