João Lourenço, nouveau n°1 en Angola
24 août 2017Sans surprise, le MPLA a remporté les législatives avec 64,57% des voix, contre 24,4% pour le parti de l'opposition, l'UNITA, selon les premiers chiffres de la commission électorale.
João Lourenço devient donc le nouveau numéro 1 du pays.
João Lourenço n'est pas un inconnu en Angola. Général de l'armée, il a été gouverneur de plusieurs provinces et, entre 1992 et 1997, il était responsable de la propagande au sein du bureau politique du MPLA. Un parti dont il a ensuite été secrétaire général.
Son dernier poste avant les élections était celui de ministre de la Défense. Il s'agit donc d'un homme de confiance du président Dos Santos, prêt à défendre bec et ongles le bilan de son prédécesseur durant la campagne.
"Nous sommes le garant du développement. Nous créons des emplois. Nous investissons dans la santé et l'éducation. Nous nous battons pour plus de justice sociale. Nous allons réduire le plus possible la pauvreté", a-t-il répété.
Le piège de 2003
Le parcours presque sans faute de João Lourenço n‘échappe pourtant pas totalement aux anicroches. En 2003, il se déclare prêt à succéder à José Eduardo Dos Santos qui évoque un temps la possibilité de se retirer.
Mais en fait il s'agit d'une simple tactique du président pour voir qui se positionne au sein du parti pour prendre sa place. L'empressement de João Lourenço à signaler sa disponibilité lui vaut de tomber en disgrâce pendant plusieurs années.
Un fidèle qui incarne la continuité
Finalement, João Lourenço parvient donc à se hisser comme candidat du MPLA à la présidentielle, le parti qui contrôle tout en Angola : l'économie, l'armée, les services de renseignement, les médias. Face à une opposition désorganisée et démunie, João Lourenço se présente en pop star durant la campagne.
Mais ce qu'il incarne avant tout, c'est la continuité. Ce que lui reprochent les militants des droits de l'Homme et l'opposition.
"Lourenço qualifie l'opposition de repère de bandits. Mais demandez-lui comment ça se fait qu'il ait reçu 30 millions de dollars de la Banque Espírito Santo. Alors qui c'est, le bandit ?", s'insurge Vitorino Nhany, chef de campagne de l'UNITA.
Alors qu'une large part de la population s'enfonce dans la crise économique, près de six milliards de dollars ont disparu dans la faillite de la filiale angolaise de la banque portugaise Espírito Santo. La plupart des cadres du régime Dos Santos avaient contracté des prêts auprès de cet établissement qu'ils n'ont jamais remboursés. Pas sûr que João Lourenço ait ni le pouvoir ni la volonté de faire le ménage dans cette affaire.