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Jeux de pouvoir autour de la Constitution libyenne

Maryline Dumas (Tripoli)25 juillet 2012

En Libye, la future Constitution doit être rédigée par un comité de 60 experts. Ils devaient au départ être nommés par la nouvelle Assemblée, mais le CNT a décidé qu'ils seront élus directement par les Libyens.

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Tripoli, la capitale libyenne
Image : picture-alliance/dpa

Deux jours avant les élections parlementaires, le Conseil national de transition (CNT) a annoncé que les experts chargés de la rédaction de la Constitution seraient finalement élus par le peuple. Othman Bensasi, en charge de la transition avec le nouveau Congrès, revient sur cette décision :

« Il y avait deux possibilités : soit effectivement un décret pour dire que les 60 sont élus et on calme ceux qui réclamaient ça, ou alors on ne fait rien et il y a des risques le jour de l’élection. Donc la décision a été claire, c’est de dire, bon, on fait un décret pour dire que les 60 seront élus comme ça a été demandé par plusieurs groupes et ensuite on laisse le choix au prochain Parlement. »

Les parlementaires court-circuités

La décision a-t-elle était prise pour calmer les indépendantistes de l’est ? Pour Asharf Shah, secrétaire général du Parti libyen de la solidarité et membre de l'Alliance des forces nationales, la raison est ailleurs. Selon lui, les islamistes membres du CNT ont anticipé la défaite :« Ils ne joueront pas un rôle réel dans les nouveaux organes officiels de la Libye, donc ils voulaient un peu de temps pour revoir leur stratégie. Ils ont court-circuité cette première étape démocratique, parce que tous les candidats avez décidé de se présenté pour prendre part à cette Constitution, pour l’écrire. »

Libyen Ministerpräsident Mahmud Dschibril in New York
L'Alliance des Forces nationales de Mahmoud Jibril est arrivée en tête des électionsImage : AP

Un retard de plusieurs mois

Alamine Belhaj est justement membre du CNT et du parti de la Justice et du Développement, proche des Frères musulmans. Il est l’un des initiateurs de cette décision d’organiser une nouvelle élection :

« Je pense que cela doit continuer. Parce que nous ne voulons pas que le Congrès détruise toutes les lois faites par le CNT. Et je crois que cette décision a fait son effet à l’est. »

Ne pas revenir sur cette décision pourrait aussi se révéler une perte de temps. Quatre ou cinq mois pourraient en effet être nécessaires pour organiser l’élection de ce comité. Une éternité pour les Libyens, qui ont soif de changement.