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Jean-Claude Juncker et la transparence

Philippe Pognan20 novembre 2014

Le nouveau président de la Commission européenne, Jean Claude Junker, lance une offensive de " transparence ".

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Jean-Claude JunckerImage : picture-alliance/dpa/Olivier Hoslet

Désormais, les 28 Commissaires de l'Union européenne, les membres de leurs cabinets et les directeurs généraux devront rendre publics tous leurs contacts, notamment avec les lobbies, ces groupes de pression qui essaient d'influencer les milieux politiques de Bruxelles pour défendre les intérêts de divers trusts économiques et industriels.

Le nouveau président de la Commission européenne veut bannir la politique des arrières- chambres et assurer la transparence dans sa propre maison, relève le quotidien Die Welt. Jean Claude Junker réalise ainsi la promesse qu'il avait faite lors de la campagne pour les élections européennes. En tant qu'administration centrale pour les propositions de loi de l'Union européenne, la Commission a toujours été l'adresse privilégiée de milliers de lobbyistes. Les représentants de l'économie et de l'industrie essaient de donner des informations et des "suggestions" aux membres de l'administration de la Commission ou, pour le formuler autrement, essaient de les influencer autant qu'ils le peuvent dans l'intérêt de leurs commanditaires…

Jean-Claude Juncker erste Sitzung der neuen EU Kommission 05.11.2014 Brüssel
Image : Reuters/F. Lenoir

Une réforme nécessaire

La précédente Commission avait échoué à réglementer les activités des quelque 32.000 lobbyistes actifs à Bruxelles.Un registre avait bien été créé en 2009, mais l'inscription n'a jamais été rendue obligatoire. S'il recense 6.500 organisations à ce jour, certains acteurs d'influence ne sont toujours pas inscrits comme les géants Heineken, Coca Cola ou Time Warner. Les ONG, qui ont toujours critiqué massivement le manque de transparence de la Commission européenne, parlent d'un "pas dans la bonne direction" fait par le nouvel exécutif européen sous Jean-Claude Junker.

Un sytème d'évasion fiscale "made in Luxemburg"

Jean Claude Junker fait toutefois l'objet de nombreuses critiques après les révélations sur le vaste système d'évasion fiscale mis en place au Luxembourg, alors qu'il en était... le Premier ministre.

Symbolbild Steuerflucht
De grandes entreprise pouvaient réduire leurs impôts de 90 % et plus grâce au LuxembourgImage : picture alliance/dpa

Ce système luxembourgeois avait permis à près de 340 multinationales d'économiser des milliards d'euros d'impôts et au Luxembourg de se faire payer grassement ces services financiers. Les groupes politiques eurosceptiques au Parlement européen ont réclamé la démission du président de la Commission qui, la semaine prochaine, devra faire face à une motion de censure. Le quotidien die tageszeitung relève que cette motion ne parviendra sans doute pas à obtenir les deux tiers des voix nécessaires pour renverser l'exécutif de l'Union. Mais, conclut l'éditorialiste, quatre semaines seulement après son entrée en fonctions, le président de la Commission a déclenché une grave crise de confiance dans les instances dirigeantes de l'Union européenne.

Luxemburg Stadt Stadtansicht
La ville de LuxembourgImage : Imago/stock&people