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Israël: entre nouvelle patrie et patrie perdue

Katell BRESTIC6 mai 2008

A l'occasion des célébrations du 60ème anniversaire de l'Etat hébreu, portraits croisés d'une Israélienne et d'un Palestinien qui ne portent pas le même regard sur cet anniversaire.

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Holocaust Israel Symbolbild Konzentrationslager mit Aufschrift Arbeit macht frei und Flagge Israel Quelle: AP
Des camps de concentration à la fondation d'Israël: un pays à l'histoire mouvementéeImage : AP/DW

Le 14 mai 1948, l'Etat d'Israël était fondé. Beaucoup de juifs, fuyant une Europe dévastée et hostile, y trouvèrent une nouvelle patrie. Cet évènement marquait aussi le début d'une ère nouvelle pour les juifs allemands qui avaient émigré en Palestine avant la guerre. Mais pour les Palestiniens, la création d'Israël est synonyme de perte de la terre mère, et bien souvent d'expulsions. 60 ans après, retour sur un anniversaire difficile.


“Je suis arrivée ici à l'âge de 13 ans et je suis devenue palestinienne. C'était en 1936”

Avital Ben Chorin a 85 ans aujourd'hui et n'est plus palestinienne, mais Israélienne, depuis 60 ans. Elle a fui l'Allemagne nazie en 1936 avec sa famille, pour venir s'installer en Palestine. Une région secouée à l'époque par la Grande Révolte arabe contre l'autorité britannique. Elle était à Jérusalem en novembre 1947, lorsque l'ONU a adopté la résolution pour le partage de la Palestine. Et en mai 1948, pour la fondation d'Israël:

“C'était jubilatoire: nous allions avoir un Etat. Cet Etat allait être incroyablement petit. Mais à l'époque, nous disions “petit, mais à nous”. Et il était de fait minuscule. Et nous étions pourtant très heureux. Nous avions un Etat.”

Mais ce 14 mai 1948 ne restera pas un jour de joie pour tous. Pour les Palestiniens, il marque le début du calvaire, des expulsions. C'est le jour qu'ils appellent la Nakba, le début de la catastrophe. La famille de Fawaz Abu Sitta, qui vit aujourd'hui à Gaza, a vécu cet exode brutal. Lui est né en 1953 et a grandi en ayant conscience d'être un réfugié. Il savait aussi que son pays, sa patrie, étaient de l'autre côté de la ligne de démarcation. Là où se trouve aujourd'hui la ville israélienne de Beer Sheva.Depuis, Fawaz a passé plusieures années en Allemagne où il a rencontré sa femme. Et a fini par abandonner l'idée d'un retour sur sa terre d'origine:

Palästinenser mit Flagge im Gazastreifen wirtschaftliche Situation wird immer schwere.jpg A Palestinian youth holds a Palestinian flag during a protest against the Israeli siege and sanction on Gaza Strip, on the main road in Gaza City, Thursday, April 10, 2008. Hundreds of demonstrators flocked to main intersections of Gaza City, to protest Israel's months-old blockade of the territory and the accompanying economic sanctions that have deepened the hardship of ordinary Gazans. Israel cut off fuel supplies to Gaza's 1.4 million residents on Thursday, a day after four Palestinian militants infiltrated the Israeli depot that is the territory's sole source of fuel, and shot dead two workers.(AP Photo/Adel Hana)
Un Palestinien dans la bande de Gaza, portant le drapeau d'une Nation sans EtatImage : AP

“Je fais partie d'une toute petite minorité de palestiniens qui pensent que la question du retour est utopique. Et j'insiste, c'est une petite minorité d'intellectuels, de gens rationnels qui savent que ce retour est impossible parce que les forces en présence ne le permettront pas, ni aujourd'hui, ni dans un futur proche.”

Mais comme tant d'autres, il aspire à la paix et à la création d'un Etat palestinien, pour qu'un jour, les deux peuples puissent célèbrer ensemble un anniversaire.