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Israël célèbre ses soixante ans

Philippe Pognan6 mai 2008

L'amitié germano-israélienne: il y a soixante ans, elle était inimaginable. Aujourd'hui, l’Allemagne est l'un des premiers partenaires de l'Etat hébreu.

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German Chancellor Angela Merkel, right, is flanked by Israel's President Shimon Peres, 2nd right, as she lays down a wreath at the grave of Ben Gurion at Sde Boker in Israel's Negev desert, on Sunday March 16, 2008. The German Chancellor is on a three-day official visit to Israel. (AP Photo/Markus Schreiber)
La Chancelière Angela Merkel dépose une gerbe de fleurs sur la tombe de Ben GourionImage : AP

Toutefois l’Histoire de l’Holocauste, les six millions de Juifs européens victimes du génocide, est toujours présente dans les esprits et conditionne les relations bilatérales entre l’Allemagne et l’Etat hébreu. Pour tous les gouvernements successifs de la République Fédérale d’Allemagne, cela signifie jusqu’à aujourd’hui qu'ils se doivent d'assumer la responsabilité du droit à l’existence d’Israël et rester un partenaire solidaire et fiable de l'Etat hébreu en Europe.

"Entre l’Allemagne et Israël, il ne peut exister ce qu’on appelle normalité."

Ce sont les paroles du président allemand Horst Köhler devant la Knesset, le parlement israélien, en 2005. Les deux pays entretenaient alors depuis 40 ans déjà des relations bilatérales. Ce sentiment était encore beaucoup plus fort au cours de la première décennie qui a suivi l’Holocauste. La responsabilité morale pour les millions de Juifs assassinés par le Troisième Reich a été déposée dans le berceau de la RFA, la République fédérale d’Allemagne. Face à la monstruosité du crime, toute idée de réconciliation semblait alors insensée. Une lourde charge pour le premier Chancelier de la RFA, Konrad Adenauer :

"Nous devions autant que cela était possible réparer le mal infligé aux Juifs par les National- socialistes ."

Réparer, cela veut dire d’abord des réparations financières, le gouvernement fédéral verse 3,45 milliards de DM à l’Etat d’Israël. Des réparations contestées par de nombreux Juifs et en Israël aussi, parce ce que l'on ne peut pas acheter six millions d’âmes. Tendre la main à un Allemand : impensable alors pour de nombreux Israéliens. Mais pas pour David Ben Gourion, le premier chef de gouvernement israélien qui rencontre Konrad Adenauer à New York en 1960 :

"Je suis arrivé à la conclusion que nous avons affaire à une toute autre Allemagne. Ce n’est pas l’Allemagne nazie, et cela ne sera plus l’Allemagne nazie. Le peuple a changé et le monde aussi a changé…"

Son attitude conciliante face à l’Allemagne vaut à Ben Gourion de solides critiques en Israël, tandis qu’Adenauer ressent la pression des Etats arabes qui lui reprochent son rapprochement avec l’Etat hébreu. En 1965, 20 ans après la guerre, les deux Etats entament des relations diplomatiques officielles. Depuis Israël, à travers toutes les crises au Proche Orient, sait qu’il peut compter sur le soutien de l’Allemagne. Aujourd'hui, 60 ans après la fondation de l’Etat d’Israël, le chef de la diplomatie allemande, Frank Walter Steinmeier déclare :

"L’Allemagne porte une responsabilité particulière vis-à-vis de l’Etat d’Israël, pour protéger son existence et défendre son droit à l’existence. Cela reste la base de la politique allemande."