Isabel Dos Santos, quelles ambitions?
26 octobre 2016C'est une première, en Angola, la Cour suprême va se pencher sur une décision présidentielle, qui a porté Isabel Dos Santos à la tête de la très puissante Sonangol - une entreprise de plus dans son escarcelle déjà bien chargée.
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La main-mise de Dos Santos fille sur les grandes entreprises
La fille aînée du président est omniprésente dans la vie quotidienne des Angolais – Isabel Dos Santos, 43 ans contrôle Unitel, la plus grande compagnie de télécommunication du pays, avec plus de dix millions de client; les banques avec la BIC et la BFA, le bâtiment avec Cimangola, les médias ou les sports: elle est partout, explique Nelito Ekuikui, membre de l'opposition: "Il y a aussi des choses à dire sur le secteur de la santé, et les relations qu'elle entretient avec les grands centres de santé du pays. Sans parler du commerce des diamants. Elle a le monopole dans bien des secteurs. Ses entreprises n'ont pas de concurrents". Un monopole – ce palmarès en impressionne d'ailleurs certains, qui considèrent qu'Isabel Dos Santos est un exemple pour les entrepreneurs africains, ce qui ne manque pas d'agacer Benedito Jeremias, activiste de la société civile: "Tout ce qu'a Isabel Dos Santos, elle le doit à son père, à ses privilèges. Elle n'a aucun mérite".
Des ambitions présidentielles?
Et de rappeler qu'un Angolais sur quatre au moins est au chômage. Isabel Santos est, elle, considérée comme la femme la plus riche d'Afrique, avec une fortune estimée à plus de trois milliards de dollars par le magazine Forbes. Après avoir conquis des marchés au Portugal, et pris le contrôle de la Sonangol, en juin dernier, certains lui prêtent des ambitions politiques. Nelito Ekuikui: "Sonangol est la plus grosse entreprise du pays. Après ça, que va-t-elle faire? Elle va se lancer en politique!". Jusqu'à guetter le siège présidentiel? Benedito Jeremias n'exclut pas l'idée. Mais sa nomination à la tête de la Sonangol est mal passée: sitôt la nomination connue, un groupe de douze juristes avaient déposé un recours, arguant que "les agents publics ne doivent pas nommer ou permettre la nomination de membres de leur famille". Recours accepté par la Cour suprême d'Angola, qui pour la première fois va examiner une décision d'Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979. Lui, et sa fille ont huit jours pour répondre au recours.