Investissements allemands en Afrique, sport et justice
8 juin 2018
On explique souvent que l'Allemagne se tourne de plus en plus vers l'Afrique après s'être désintéressée du continent pendant longtemps, comme l'illustre le tweet ci-dessous de nos confrères de Jeune Afrique ou cet article de la DW de 2017. Cette semaine ça se voit dans les journaux où on parle culture, sport, politique et aussi économie. Ce vendredi par exemple, la Handelsbaltt titre "Un nouveau jalon qui fera date pour les investissements en Afrique". Réaction aux annonces de Peter Altameier, le ministre de l'économie allemande hier ce jeudi 7 juin : il a confirmé une série de mesures pour les entreprises allemandes, notamment en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Ghana, en Ethiopie et au Rwanda.
Des garanties, des soutiens, afin que les entreprises puissent investir sans trop de risques sur place, et investissent donc plus. "C'est un signal important", réagit le président de la fédération des industriels allemands dans le quotidien économique, qui se veut très enthousiaste et positif pour les relations entre l'Allemagne et le continent dans les années à venir.
Jacob Zuma devant les juges
Les médias ont aussi beaucoup parlé justice et politique avant l'ajournement du procès de Jacob Zuma ce vendredi*. Ca été le cas dans la presse écrite, mais aussi à la radio ou la télévision allemande. Et globalement on insiste bien sur la corruption de l'ancien président sud-africain. "Enfin il va répondre de ses actes", annonçait dès le début d'un papier la Neue Zürcher Zeitung cette semaine.
Les journaux parlent des avocats "sans vergogne" de Jacob Zuma, des menaces de morts sur les journalistes d'investigation ou encore des rumeurs de la création d'un parti pro-Zuma. "Il surestime certainement le soutien de la population qu'il croit avoir", écrit le journaliste.
*Son procès pour corruption a été reporté au vendredi au 27 juillet. Son avocat veut vérifier que Jacob Zuma puisse payer les frais qui lui incombent alors que l'Etat pourrait ne plus les prendre en charge.
"Visit Rwanda" : tribune surprenante
La presse parle aussi sport, avec des éléments quant à la coupe du monde. Mais aussi une tribune surprenante, qui va à l'encontre de ce qu'on a pu entendre beaucoup depuis plusieurs jours. "Le Rwanda sur les maillots d'Arsenal est une politique de développement légitime", titre la Handelsblatt. Référence aux 40 millions de dollars sur trois ans que va donner le pays pour que son logo "Visit Rwanda" apparaissent sur les maillots de foot anglais.
"Un pays pauvre a aussi le droit de donner de l'argent pour développer son tourisme", écrit le journaliste. "Les politiques anglais et hollandais qui demandent des enquêtes pour savoir d'où vient l'argent rappellent le néocolonialisme", dit-il encore. "Le Rwanda se développe, la dépendance vis-à-vis de l'étranger dans son budget est passé de 80% il y a dix ans à 17% aujourd'hui. Et ça le Daily Mail anglais n'en a pas parlé", conclut-il.
Dialogues entre agriculteurs à 7000 kms d'écart
Et puis pour terminer, cette initiative originale à souligner de la Frankfürter Allgemeine Zeitung cette semaine. "Nous allons suivre pendant un an un agriculteur en Allemagne et un en Zambie, en parallèle", explique le quotidien cette semaine. Les deux hommes échangent en fait via des ordinateurs interposés. Et on découvre la première publication, très sympa, avec deux hommes qui font le même métier, mais n'ont pas la même culture, ne se connaissent pas et tentent de se comprendre.
L'Allemand explique qu'ils n'utilisent plus d'animaux depuis les années 70 pour les travaux des champs, le Zambien qu'il aimerait que ses enfants aillent à l'école et travaillent dans un bureau. Les enfants qui échangent aussi d'ailleurs. Sur leur repas par exemple. La petite Zambienne confie adorer la Nshima, le plat traditionnel à base de farine de maïs. À 7000 kilomètres en Allemagne, sa nouvelle camarade à d'autres goûts : pour elle, l'idéal c'est frites et lasagnes !