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Interview exclusive avec Catherine Samba-Panza

Dirke Köpp / Kossivi Tiassou26 janvier 2014

Dans une interview exclusive accordée à la DW, la nouvelle présidente de la transition en Centrafrique fait le point sur les défis auxquels elle et son nouveau gouvernement devront faire face.

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Catherine Samba-Panza
Image : Eric Feferberg/AFP/Getty Images

Dans un contexte tendu de pillages et de violences entre chrétiens et musulmans, la question sécuritaire et l'unité nationale seront les enjeux majeurs. Le tandem de l'exécutif, composé de la présidente Catherine Samba-Panza et de son Premier ministre André Nzapayeké, peaufine la feuille de route du gouvernement. Cette équipe de technocrates réduite, composée de 18 ministres devra oeuvrer à la réconciliation pour mener le pays vers les élections d'ici un an:

DW : Quelles seront vos priorités en temps que présidente de la Centrafrique ?

C. Samba-Panza: "Notre priorité sera de mettre en place l’autorité chargée des élections mais ça ne sera pas facile, il y a d’énormes difficultés, les administrations ayant été totalement délabrées. Les administrations locales dans les communes chargées du recensement ne fonctionnent plus, il faut donc remettre tout cela en marche".

DW : Votre élection a suscité beaucoup d’espoir, mais les violences continuent, comment peut-on enrayer cette spirale ?

C.SP: "Il y a eu des engagements forts de la part des ex-Seleka et des anti-balaka de cesser les hostilités, mais il y a encore beaucoup de membres incontrôlables sur le terrain. J’ai rencontré des représentants des mouvements qui regrettent ce qui se passe, simplement il y a beaucoup d’autres éléments incontrôlés et nous sommes en train de réfléchir ensemble à une stratégie".

DW : Certains disent que vous avez été portée par la France ? Est-ce que vous êtes la candidate de la France ?

C.SP: "J’ai été soutenue par un courant de jeunes, un courant de femmes, un courant national, mais bien entendu, la France et les pays de la sous-région ont étudié mon parcours et ont soutenu ma candidature".

DW : Quels seront les critères retenus pour le choix des membres du gouvernement ?

C.SP: "Je veux avoir de bons techniciens des différentes couches de la population, mais il faut aussi tenir compte des susceptibilités politiques. Je veux être rassembleur".

DW : Est-ce que vous envisagez de créer un ministère de la réconciliation comme c’est le cas au Mali ?

C.SP: "Oui, il y aura un ministre chargé de la réconciliation mais il n’y aura pas que cela dans son portefeuille, cet aspect sera adossé à un autre département. Les problèmes sont liés à des membres incontrôlés, nous avons des réconciliations entre musulmans et chrétiens qui se font déjà dans certains endroits du pays. Avec l’appui de la communauté internationale nous allons mettre de l’ordre dans tout cela".

DW : Est-ce que cet appui de l’Union Européenne est suffisant ?

C.SP: "Cette aide est la bienvenue, et j’attends de l’Allemagne, qui est un pays fort au sein de l’Union, un appui important sécuritaire, humanitaire et en termes budgétaires. J’aimerais bien que l’Allemagne nous aide à mettre en place des radios locales à Bangui et à l’intérieur du pays, ce serait une très bonne chose...."