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Inquiétudes à la veille du second tour au Libéria

7 novembre 2011

C’est mardi que doit avoir lieu le second tour de la présidentielle au Libéria. La présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, devait y affronter l'opposant Winston Tubman, mais celui-ci appelle au boycott.

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Winston Tubman et Ellen Johnson SirleafImage : AP/Montage:DW

Les partisans du CDC de Winston Tubman se sont rassemblés dans la capitale, Monrovia, pour une marche de protestation. Les forces de la Minul, la mission de l'ONU au Libéria, ont dû s'interposer dans le dispersement de la manifestation par les forces de l'ordre. Des policiers ont tenté de prendre d'assaut le siège du CDC. Plusieurs personnes auraient été tuées. Au coeur de la protestation du parti de Winston Tubman, une conviction: celle que les dés sont pipés. Le CDC avait déjà dénoncé des fraudes au premier tour du 11 octobre, ce qui avait conduit à la démission du président de la Commission nationale électorale.

Ellen Johnson Sirleaf, favorite du scrutin

Le soutien de George Weah, ancienne star du football, n’a pas suffi à Winston Tubman, qui a récolté 11% de suffrages en moins, au premier tour, qu’Ellen Johnson Sirleaf. La présidente sortante a obtenu quant à elle un ralliement de poids en la personne de Prince Johnson, un ancien chef de guerre.

Liberia Wahlen in Monrovia
Electeurs au premier tour, en octobreImage : DW

Par ailleurs, son action depuis son accession au pouvoir en 2006, comme première femme chef d’Etat en Afrique a été saluée cette année par le prix Nobel de la paix, pour sa lutte en faveur de la réconciliation et contre la corruption du pays. Ellen Johnson Sirleaf a également su entretenir des réseaux utiles à l’international, elle qui a notamment travaillé pour l’ONU et la Banque mondiale.

Crainte de l'escalade

Dans un rapport daté du mois d’août, le Conseil de sécurité de l’ONU qualifie la situation de ces derniers mois de "stable mais fragile". Les observateurs nationaux et internationaux, le secrétariat d’Etat américain en tête, avaient pourtant salué au Libéria le déroulement du premier tour dans la paix, mais lundi matin, c’est l’inquiétude qui prédomine. Des véhicules de la police et de la MINUL, la mission des Nations unies au Libéria, ont commencé à patrouiller en centre-ville, pour éviter les débordements.

Schlange vor Krankenhaus in Liberia
Un pays encore marqué par quatre ans de guerre civileImage : AP

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, déplore la sortie de course du candidat de l'opposition, une décision qui, selon elle, « affaiblit plutôt qu’elle ne renforce » le processus démocratique. La guerre civile ne s’est terminée officiellement qu'en 2003, il y a huit ans, et, outre ses 250.000 morts toujours en mémoire, ses ravages sur l'économie libérienne continuent de se faire sentir. Le chômage touche environ 80% de la population. Par ailleurs, le retour massif sur le territoire libérien des anciens mercenaires qui ont combattu durant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire est une source supplémentaire d'instabilité potentielle.

Le plus web: écoutez ci-dessous le reportage de Bonnie Allan (DW Afrique).

Auteur : Sandrine Blanchard
Edition : Marie-Ange Pioerron