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Indépendance et évasion fiscale

Lascombes, Christophe18 février 2008

Au menu ce lundi : la déclaration d'indépendance du Kosovo et les remous grandissants déclenchés par le plus grand scandale d'évasion fiscale de l'Histoire de la République fédérale.

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Hashim Thaci (à dr.), le Premier Ministre, et le président du nouvel état, Fatmir Sejdiu, présentent le nouveau drapeau du Kosovo.Image : picture-alliance/ dpa


Aigle bicéphale noir sur fond rouge, l'emblème albanais, illustre de nombreuses unes de journaux dont celle de la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'indépendance des Kosovars, décidée unilatéralement en étroite consultation avec les plus importants gouvernements occidentaux, n'est pas la solution idéale, mais c'est la seule valable. Pourtant, l'Union européenne ne peut pas abandonner sa responsabilité envers cette région de l'Europe. Seule la promesse d'une adhésion offre au nouvel état, ainsi qu'à la Serbie, une perspective d'avenir parce qu'ils savent que les promesses seront tenues et que les frontières nouvellement créées perdront de nouveau leur signification.

Il est vrai, souligne die Welt, qu'un pays comme la Serbie qui a mené une guerre contre une partie de sa population a perdu tout droit moral de régner sur cette population. Mais ce qui vaut pour Belgrade vaut aussi pour Pristina. Les Kosovars doivent maintenant démontrer qu'ils méritent leur nouvel état et ils seront jugés à l'aune du traitement qu'il réserveront à leurs minorités et à la protection des biens culturels serbes.

L'optimisme pourtant n'est pas partagé par tous les journaux. A preuve, la Frankfurter Rundschau : cette indépendance ne mérite guère son nom. Constitution, drapeau, même le jour de la proclamation, tout cela a été octroyé par les puissances occidentales protectrices. Ce qui veut être un nouvel état n'est rien d'autre qu'un autre protectorat européen dans les Balkans. Le quotidien francfortois revient, comme nombre de ses collègues, sur le nouveau scandale fiscal qui agite l'Allemagne.

Au-delà de la légitimité juridique des preuves achetées près de 5 millions d'euros par les services secrets allemands, certains quotidiens, comme la Süddeutsche Zeitung, se font le chantre des enquêteurs fiscaux. Certains d'entre eux auraient pu devenir de grands avocats d'affaires. Mais renonçant à l'argent, ils ont préféré la défense de la loi. Cette fois-ci, loin de se trouver dans la position de David face à Goliath, les procureurs financiers sont redevenus les maîtres de la procédure, comme l'impose la loi.

Pour la Tageszeitung de Berlin enfin, la polémique sur la morale en termes de fiscalité ne mène pas loin. « L'occasion fait le larron », dit la sagesse populaire. La corruption ne va aussi loin que ce que permettent les institutions. Depuis les années 70, aucun gouvernement n'a jamais imposé de règles européennes efficaces contre l'évasion fiscale organisée. Si la plupart des états européens continuent de laisser agir ainsi les gouvernements de paradis fiscaux comme le Lichtenstein, Monaco ou le Luxembourg, qu'ils ne s'étonnent pas du comportement de leurs élites économiques.