Ils montent doucement, les salaires allemands

Les salaires allemands sont à la Une de la Süddeutsche Zeitung. Au cours de la dernière décennie, ils ont augmenté plus lentement que dans d'importe quel autre pays de l'Union européenne. Mais, s'interroge le quotidien bavarois, faut-il s'en réjouir ou en avoir honte ? En Roumanie, par exemple, pendant la même période, les salaires ont progressé de 560%. Que font les Roumains que nous ne faisons pas ?

Mauvaise question, répond le journal. Les données montrent autre chose : d'abord que les syndicats, ici, ont trouvé plus important de sécuriser des emplois bien payés, plutôt que de chercher à ce que ces emplois soient encore mieux rémunérés. Deuxièmement, dans certaines branches, les emplois sont certes mal payés, mais aussi parce que les syndicats ont peu d'adhérents et ont donc peu de pouvoir. Ceux qui s'estiment mal lotis devraient se poser la question : rejoindre un syndicat ne serait-il pas envisageable ?

Die Welt s'intéresse pour sa part à l'intégration en Allemagne. « Un immigré sur dix ne veut pas s'intégrer » titre le journal qui s'étonne que le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, trouve cela plutôt « okay », en comparaison avec d'autres pays. Pour le journal, sur un total de 7,2 millions d'étrangers, ce sont au moins un million de cas qui posent problème. Nettement trop pour un pays qui a toujours des difficultés à bien articuler ses exigences vis-à-vis des immigrés.

Le quotidien estime qu'une discussion de fond est souhaitable sur ce qu'est une bonne intégration, surtout après les polémiques autour des écrits de Thilo Sarrazin, membre du directoire de la Bundesbank. Une telle démarche pourrait aussi profiter à ces autres éléments fragiles de la société qui ne sont ni étrangers, ni musulmans : les allemands défavorisés.

Enfin, la tageszeitung met à l'honneur un petit chien auréolé des étoiles de l'Union européenne, avec ce titre : « L'UE sauve des chiots ». En effet, le Parlement européen a décidé de renforcer les règles sur les expérimentations animales. Elles ne seront désormais autorisées que s'il n'y a aucune méthode alternative. Mais l'expression « méthode alternative » n'est-elle pas ambiguë et n'implique-t-elle pas que les tests sur les animaux soient la méthode standard, s'inquiète le journal qui précise que près de 2,7 millions d'animaux ont été utilisés pour des expériences en Allemagne en 2008.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Anne Le Touzé