Il court, il court...
21 juillet 2011Les critiques adressées au Premier Ministre britannique ne cessent pas, même après les débats houleux d'hier à la Chambre des Communes, explique la Süddeutsche Zeitung. La liaison fatale entretenue par David Cameron avec Rupert Murdoch et ses intérêts commerciaux lui colle à la peau, même s'il nie toute relation illégale avec le magnat des médias. Par contre, son manque de sensibilité politique lors du recrutement d'Andy Coulson, en tant que conseiller médiatique est patent. L'implication de l'ancien rédacteur en chef de Murdoch dans de nombreuses affaires douteuses aurait déjà dû le rendre persona non grata au 10 de la Downing Street.
N'oublions pas non plus le rôle de la police, lance de son côté la Frankfurter Rundschau. Si la police n'est même plus capable de distinguer entre le Bien et le Mal, qui le fera ? Ce scandale a au moins le mérite de casser les liens tissés entre la politique, les tabloïds et Scotland Yard. Depuis deux semaines, politiciens, policiers et journalistes se tiennent à bonne distance les uns des autres. Espérons que l'hystérie médiatique se calmera vite et que le vrai travail d'enquête et de justice pourra se faire.
La fin d'une cavale
Autre scandale qui touche à sa fin : la cavale du dernier grand criminel de guerre serbe. L'arrestation de Goran Hadzic fait dire à die Welt : Belgrade se trompe en pensant désormais avoir pris l'avantage dans ses négociations avec l'UE en vue de son adhésion. La vraie démonstration de son aptitude à entrer dans le club européen s'appelle Kosovo. Belgrade doit désormais faire la preuve de sa maturité politique en reconnaissant officiellement son voisin du sud.
Le président serbe insiste sur le fait que cette arrestation n'est pas le fruit des pressions exercées par la Communauté Européenne. On peut le croire, dit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, mais... L'adhésion européenne exige le respect des obligations légales d'un pays. Et parmi elles, la chasse aux criminels recherchés par le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie. Cela fait maintenant 20 ans que le Conseil de Sécurité des Nations Unies a créé cette structure. À certains moments de l'histoire récente, l'on a craint qu'elle échoue dans sa mission. Pourtant, elle a bien fini par confirmer que les massacres de Srebrenica étaient un génocide et elle en a condamné les auteurs, conclut le quotidien.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand