Honneur et droit...
24 mai 2013Le grand adversaire des sociaux-démocrates, ce ne sont pas les autres partis politiques, ce sont l'indifférence, le fatalisme et le sentiment d'impuissance des électeurs, lance la Frankfurter Allgemeine Zeitung, citant un extrait du discours de Sigmar Gabriel, le patron du SPD. Ce n'est pas la première fois qu'il dit cela, mais hier, cette déclaration sonnait plus dramatique et plus sincère encore que lors des différents congrès du parti. Dans la perspective de l'histoire récente du pays et de la dictature nazie, il était important de souligner la tradition démocratique de l'Allemagne et du caractère indispensable des partis politiques, le SPD en tête bien sûr.
Die Welt est plus critique et s'interroge : pourquoi le parti social-démocrate mérite-t-il autant de compliments. Pourquoi faire autant de révérences envers les icônes du parti, Willy Brandt en tête, et passer sous silence le fait que le SPD envisage, après les prochaines élections législatives, d'augmenter les impôts, de renforcer l'appareil étatique et de réinventer une autre république ?
Le quotidien conservateur revient aussi dans ses colonnes sur le discours de Barack Obama et sur son intention de limiter l'utilisation des drones et de fermer le camp de Guantanamo.
Ce qui fait dire à la Süddeutsche Zeitung : les Américains ont aussi élu Barack Obama pour mettre fin à l'obsession du secret pour tout ce qui touche à la défense du pays et son cortège d'emprisonnement arbitraires, de torture, voire d'assassinat ciblés de citoyens américains. Le président promet maintenant des règles claires et plus de transparence. Désormais, les citoyens et le Parlement sauront un peu mieux pourquoi leur pays tue et quand. Barack Obama fait entrer un peu de soleil dans les catacombes de la lutte contre le terrorisme. Mais elles en auraient besoin de beaucoup plus.
Tuer moins de civils, c'est très bien, lance die tageszeitung. Cependant, l'Amérique ne renonce pas pour autant à son ambition d'intervenir militairement et sans risques partout dans le monde où Washington soupçonne une menace. Pour le camp de Guantanamo par contre, il était plus que temps de mettre fin à la détention arbitraire de personnes contre lesquelles n'existe aucun chef d'accusation officiel. Il n'en reste pas moins que, dans l'ensemble, le président américain donne l'impression de ne tenir qu'à retardement les promesses pour lesquelles il a été élu, conclut le quotidien de Berlin.