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Hitler, selon Dani Levy

Carine Debrabandère11 janvier 2007

Sortie aujourd’hui de « Mon Führer , la vérité vraiment la plus vraie sur Adolf Hitler», le dernier film de Dani Levy. Le réalisateur suisse issu d'une famille juive voulait à tout prix réaliser une comédie sur le national-socialisme. La polémique est lancée en Allemagne autour de la question : peut-on rire de la tragédie qu’a engendrée Adolf Hitler ?

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Image : X Verleih/Ecki Friz

Atmo

Une scène fictive, tirée du dernier film de Dani Levy. Adolf Hitler demande à son professeur de diction de l’aider à sortir de la mauvaise passe dans laquelle il se trouve actuellement. Le dictateur n’arrive plus à convaincre son auditoire. Dani Levy voulait que le public allemand rie du ridicule du personnage de Hitler. Alors, mission accomplie? L’opinion de Rainer Rother, il dirige la cinémathèque de Berlin :

« Je trouve certains passages tout à fait brillants et drôles. Mais il y a des longueurs, des trous dans la dramaturgie. En tant que comédie, c’est un film plutôt raté.»

Peut-on rire d’ailleurs de Hitler, peut-on faire des comédies sur l’holocauste ? La polémique s’est enflammée depuis quelques jours en Allemagne, dans l’attente de la sortie de « Mein Führer ». Dani Levy est issu d’une famille juive. Il est curieux de voir les réactions du public allemand.

« J’espère en fait que les Allemands feront preuve de plus d’humour que ce qu’on attend d’eux généralement. Sinon, évidemment, en tant que réalisateur juif, avec une comédie juive sur Hitler, je ne vais pas vraiment rencontrer mon public ! Mais je pense qu’il y aujourd’hui comme un besoin de rire de choses qui ne pouvaient être traitées que sur le mode sérieux il y a encore quelque temps. »

Les propos de Rainer Rother sont plus différenciés. Bien sûr, on peut tout faire, en tant qu’artiste. Mais il faut fournir de la qualité…

« On a beaucoup reproché à Dani Levy de minimiser la tragédie qu’a représentée le national-socialisme. Là, je ne suis pas d’accord. Cependant si on veut s’attaquer à des sujets aussi difficiles, il faut être sûr d’être à la hauteur. Une comédie peut représenter une critique virulente si elle est bien mise en scène. Ma position est claire dans ce débat : Oui, bien sûr on peut faire une comédie sur Hitler, mais il faut se débrouiller pour qu’elle soit réussie ! »

Le meilleur exemple ces dernières années selon Rainer Rother étant le film de l’Italien Robert Benigni, « La vie est belle », dans lequel un père fait croire à son fils - tout deux déportés - qu’il participent à un jeu, dont le but est de gagner un tank de la Wehrmacht.