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Hausses salariales en vue en Allemagne?

Christophe LASCOMBES5 décembre 2006

En cette période de l’Avent, à un moment où les dépenses domestiques sont « boostées » par l’approche des fêtes de fin d’année et des cadeaux à faire, les appels, surtout ceux du SPD, au relèvement des salaires à l’aube du prochain round des négociations salariales reçoit on s’en doute un accueil plutôt favorable dans la population. Un sujet bienvenu pour la presse allemande.

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Martin Kannegießer, président de la fédération des patrons de la métallurgie, veut « faire mieux participer les salariés à la croissance et au succès des entreprises ». Sera-t-il celui par qui la hausse salariale arrive ?
Martin Kannegießer, président de la fédération des patrons de la métallurgie, veut « faire mieux participer les salariés à la croissance et au succès des entreprises ». Sera-t-il celui par qui la hausse salariale arrive ?Image : dpa

Du jamais vu, lance la Süddeutsche Zeitung. Un président de fédération patronale qui fait espérer, trois mois avant même le début des négociations tarifaires, aux employés de sa branche, qu’ils recevront plus d’argent que les années précédentes !

L’embellie tant attendue de la conjoncture est enfin là et déjà les appétits se manifestent, regrette par contre die Welt. Les entreprises engrangent des bénéfices colossaux, les carnets de commande regorgent et on embauche de nouveau. Pour les syndicats, la devise est donc : les années de vache maigres sont passées, fini la retenue en matière de hausse salariale.

Dans son dossier spécial, la Frankfurter Rundschau tempère tout de suite les enthousiasmes. Hausse des salaires ne signifie pas pour autant plus d’argent dans le porte-monnaie. Dans son tableau très clair, la comparaison entre salaire brut et du salaire net démontre que le niveau réel des salaires, et donc le pouvoir d’achat, n’a cessé de diminuer entre 1991 et 2006.

Une analyse partagée par la Tageszeitung, de Berlin, pour qui, dans la réalité quotidienne, les différences de pouvoir d’achat ne cessent de s’aggraver entre libéraux, salariés, employés à temps partiel, travailleurs loués, stagiaires et chômeurs. Les hommes politiques peuvent-ils alors se permettre d’ignorer ces réalités parfois cruelles et de n’agir que sur le plan symbolique ? Et le débat actuellement mené sur le front des salaires est une bien triste réponse à ce brûlant dossier qu’est la politique de l’emploi pour la grande coalition.

Cette grande coalition qui en appelle à son tour, comme les gouvernements précédents, aux partenaires sociaux, reprend la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L’an dernier, c’était Michael Glos, le Ministre de l’Economie, qui demandait aux entreprises de mieux récompenser le travail. Cette année, c’est Franz Müntefering, Ministre du Travail, qui appelle les syndicats à relancer vers le haut la spirale des salaires pour relancer la conjoncture intérieure. Si la grande coalition se souciait réellement du pouvoir d’achat de leurs électeurs et de la capacité de concurrence des entreprises allemandes, elle réaliserait ce qu’elle refuse toujours d’accomplir : assouplir le droit du travail de manière à faire naître une plus grande dynamique sur le plan des emplois et restructurer l’assurance-maladie pour permettre un relèvement réel des salaires nets, conclut le quotidien.