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Grève de la faim à Berlin

Heiner Kiesel / Philippe Pognan17 octobre 2013

Alors que le débat continue en Allemagne sur le sort des demandeurs d'asile, une trentaine de migrants campent sur la Pariser Platz, en plein centre de la capitale allemande pour revendiquer l'obtention du droit d'asile.

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Réfugiés sur la Pariser Platz à BerlinImage : picture-alliance/dpa

Les images dramatiques de naufrages devant Lampedusa , cette île du Sud de l'Italie devenue l'une des destinations de migrants africains, ont ému tout le pays. A Hambourg, Cologne ou Munich, beaucoup d'Allemands et de migrants protestent pour pousser les responsables politiques à assouplir les règles du droit d'asile. Dans le centre de Berlin, des demandeurs d'asile campent depuis plusieurs jours sur la Pariser Platz, tout près de la Porte de Brandebourg et font la grève de la faim.

Affaiblis par la grève de la faim

Le ciel est gris, il fait froid et humide. La plupart des protestataires sont allongés sur d'étroits tapis de sol. Les grévistes de la faim se protégent avec de simples toiles plastiques ou des parapluies, Akili Jules Zava, demandeur d'asile originaire de République Démocratique du Congo est visiblement affaibli par le jeûne qu'il s'impose.

Hungerstreik von Asylbewerbern
Akili Jules Zava est originaire de la RDCImage : DW/H. Kiesel

« Comme vous le voyez, j'ai le vertige, cela fait huit jours que je ne mange pas, trois jours que je ne bois plus. Je me sens faible. »

En tout, 26 personnes sont en grève de la faim comme Akiki. Mais mercredi, trois d'entre eux ont été transportés à l'hôpital en urgence. Tous, quelle que soit leur origine, sont désespérés, ils ont fui la misère, la dictature ou la guerre. Leurs revendications : de meilleures conditions de vie, l'obtention du statut de réfugiés, le droit de travailler, de se déplacer librement.

« Nous sommes des être humains, » ajoute Akili Jules Zava, « nous ne sommes pas des criminels, nous demandons seulement le droit d'asile, nous voulons être traités comme des êtres humains .»

La situation des migrants sur la Pariser Platz empire de jour en jour. Certains sont méfiants envers les aides sanitaires venu les aider. Pourtant ils font confiance à un homme aux cheveux blancs, Jürgen Hölzinger, un urologue à la retraite qui va de l'un à l'autre, prend leur pouls, pose des questions, ausculte avec son stéthoscope. Le médecin exprime son inquiétude :

Hungerstreik von Asylbewerbern
Jürgen Hölzinger , médecin retraité, essaie d'aider les grévistesImage : DW/H. Kiesel

« S'ils continuent leur grève de la faim sans boire, alors à tout moment, il peut arriver une défaillance rénale ou cardiaque et toutes sortes d'autres complications graves. »

Soutien du parti écologiste

Deux membres du parti des Verts, Canan Bayram, député à Berlin et Luise Amtsberg, députée dans l'Etat régional du Schleswig-Holstein, sont venus sur la Pariser Platz. Ils craignent pour la santé des protestataires, les enjoignent au moins de boire et ils promettent aux grévistes de prendre contact avec les autorités responsables des demandes de droit d'asile à Berlin pour plaider leur cause.

Les migrants protestataires sont venus de Bavière pour mener leur action devant la Porte de Brandebourg, le symbole même de la capitale allemande. A Munich, les autorités bavaroises avaient dissous de force le campement, déclarant vouloir éviter que les grèvistes de la faim ne meurent. A Berlin, les protestataires ont déclaré qu'ils iraient jusqu'au bout.