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Grippe aviaire en Allemagne

Sandrine Blanchard21 février 2006

La grippe aviaire est bel et bien arrivée en Allemagne. 81 oiseaux sauvages porteurs du virus ont déjà été retrouvés dans la région de Mecklembourg- Poméranie occidentale, dans l’est du pays. « La situation est grave » a estimé la chancelière Angela Merkel, et, face à ce que le gouvernement qualifie de « catastrophe », l’armée allemande a été mobilisée pour aider à lutter contre la propagation du virus.

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Image : dpa-Report

La réaction des autorités arrive trop tard, estime la tageszeitung. Dès le mois de décembre, on savait que le virus était présent en Europe et donc que l’Allemagne était menacée, mais, poursuit le journal, les inquiétudes sont restées du domaine de l’abstrait. La taz se demande par ailleurs si la vaccination systématique des volailles d’élevage s’impose. Pas forcément, répond le quotidien, car il est impossible ensuite de distinguer un oiseau malade d’un oiseau vacciné, puisque les anticorps produits sont les mêmes dans les deux cas. Quant aux éleveurs, ils ne voient pas le vaccin d’un bon œil car non seulement la viande issue d’un oiseau vacciné doit être signalée comme telle au consommateur, mais en plus, elle est interdite à l’exportation.

La Frankfurter Rundschau souligne elle aussi le manque de préparation des hommes politiques. Les autorités allemandes envoient sur les régions touchées des avions Tornado pour asperger les volatiles de dioxyde de carbone afin de les engourdir et de les tuer, des effets de manche spectaculaires qui sont révélateurs du retard accumulé en matière de prévention. La Frankfurter Rundschau rappelle que la lutte contre les épidémies relève certes des Länder, mais pourquoi diable, se demande-t-elle, le ministère fédéral de la Santé ne s’est-il pas enquis ces dernières semaines des moyens disponibles dans chaque région pour faire face au virus ?

La Frankfurter Allgemeine Zeitung quant à elle revient sur la maladie et ses modes de contamination, dans un encadré intitulé « Dans la crotte et le congélateur ». La FAZ rapporte certains tests menés par l’Institut fédéral de la santé animale sur le H5N1. L’article nous rappelle notamment que le virus peut être détruit par la cuisson, mais pas par la congélation de la viande. Et qu’il reste longtemps présent dans les déjections des animaux malades, sauf si les crottes sont exposées à la chaleur ou à des rayons ultraviolets importants.

Pour finir, la Süddeutsche Zeitung recommande de garder « la tête froide malgré la grippe aviaire ». Oui, on continuera de trouver des cadavres d’animaux, prévoit la SZ, y compris en Allemagne. Oui, il faudra continuer à les ramasser et à les analyser. Mais les épizooties viennent puis s’en vont, tout comme la peur de l’infection chez le consommateur. Tenez, un exemple parmi d’autres : qui se soucie encore, de la vache folle ?