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Grèves en France et en Allemagne

Aude Gensbittel15 novembre 2007

Un grand thème préoccupe aujourd’hui les journaux : les grèves qui frappent les transports publics en Allemagne et en France. D’un côté, le syndicat des conducteurs de train GDL réclament une convention tarifaire propre à la Deutsche Bahn, la société allemande des chemins de fer. De l’autre côté, les cheminots et d’autres membres du service public protestent contre les projets de réforme du président français Nicolas Sarkozy, qui veut supprimer les régimes spéciaux des retraites.

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Traffic perturbé à la gare centrale de Berlin
Traffic perturbé à la gare centrale de BerlinImage : AP

Les grèves touchent 15 millions d’usagers titre die Welt. La grève des conducteurs de train en Allemagne frappe cinq millions de passagers, rapporte le quotidien. Dans le pays voisin, il n’a y pas que les trains qui restent à quai, les métros et les bus sont également paralysés. L’Europe de l’ouest connaît donc la plus grande vague de grèves des transports publics depuis des années.

En première page de la Frankfurter Runschau : une photo qui montre manifestants et syndicalistes hissant une banderole en France. Pour protester contre la politique sociale du gouvernement, les cheminots français en colère, ainsi que les employés des services de gaz et d’électricité, ont cessé le travail hier, écrit le journal. A Paris et dans les environs, des embouteillages de plus de 200 km se sont formés aux heures de pointe. En Allemagne, le syndicat des conducteurs de train GDL a entamé la plus grande grève des chemins de fer de l’histoire du pays.

Le président de la GDL, Manfred Schell, peut bien utiliser un superlatif, estime de son côté la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ces jours-ci son syndicat entraîne le pays dans le conflit social le plus dur de l’histoire de la Deutsche Bahn. 62 heures consécutives de grèves du fret et du transport de passagers suffisent à atteindre ce « record ». Les cheminots en France ou en Italie ne peuvent que sourire face à ces chiffres. Car là-bas, les milieux économiques envient à l’Allemagne le caractère harmonieux de ses négociations tarifaires. Jusqu’à présent, il y avait en effet de quoi être jaloux. Le système allemand de codécision et d’autonomie salariale offrait une base pour des rapports d’égal à égal entre salariés et employeurs et la conjoncture profitait du peu de grèves. Mais les récents développements, notamment le renforcement des petits syndicats dissidents, ont changé la donne entre les partenaires sociaux.

Enfin la Süddeutsche Zeitung juge que le syndicat des conducteurs de train devrait faire attention à ne pas se mettre à dos la moitié du pays. Un bras de fer entre syndicalistes et patron est, après tout, chose courante. Ce qui est plus dangereux pour la GDL, c’est l’incompréhension croissante à travers le pays face à sa tactique de grève. Bloqués sur les quais ou dans les embouteillages, les Allemands se rendent soudain compte à quel point la Deutsche Bahn est importante dans leur quotidien. Seulement voilà, ils détestent quand ce quotidien est bouleversé.