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Grèves dans l'industrie

Sandrine Blanchard30 avril 2007

Le mois de mai sera chaud, en Allemagne. Non seulement à cause des températures record de ce printemps, mais également en raison des grèves qui s’annoncent nombreuses dans l’industrie. Les premiers débrayages, « d’avertissement », ont commencé le week-end dernier dans les secteur de la métallurgie, de l’automobile, des télécoms et de l’électrotechnique. Et le mouvement pourrait prendre de l’ampleur dans la semaine.

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Plans de restructuration: IG-Metall voit rouge
Plans de restructuration: IG-Metall voit rougeImage : AP

Le syndicat de la branche, IG-Metall, réclame une hausse de 6,5% des salaires. Le patronat, lui, ne propose qu’une revalorisation de 2,5%, assortie d’une prime exceptionnelle de 0,5%.

Les organisations syndicales comptent sur la mobilisation de 100 000 employés dans plus de 600 entreprises. Dès dimanche, des débrayages ont eu lieu dans différentes régions du pays, et notamment le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie du nord-Westphalie, le grand bassin industriel de l’Allemagne. Particulièrement visés : deux fleurons de l’industrie allemande, Daimler Chrysler et Siemens.

IG-Metall fait valoir que les 3 millions et demi de salariés du secteur ont consenti ces dernières années à suffisamment de sacrifices pour bénéficier désormais des fruits de la croissance. Berthold Huber, vice-président du syndicat :

« Ces trois dernières années, les bénéfices ont fortement augmenté, et pas seulement dans les grandes entreprises, les PME de toute l’Allemagne ont elles aussi enregistré des résultats exceptionnels, avec une hausse à deux chiffres de leurs bénéfices. »

Le prochain round de négociations aura lieu jeudi et décidera de l’extension ou non du mouvement.

La situation s’envenime également chez Deutsche Telekom. Au cœur du bras de fer entre les salariés et la direction du numéro 1 européen des télécommunications : des plans de l’entreprise qui compte transférer 50 000 emplois dans une filiale externe, où la main d’œuvre serait moins payée. Le syndicat Ver.di a rompu les négociations, la semaine dernière. Le patron de Deutsche Telekom, René Obermann, accepte de limiter la baisse des salaires mais il refuse de remettre en cause les plans d’externalisation :

« Il est évident que les personnes concernées redoutent une certaine insécurité. Et je comprends qu’ils tentent de se faire entendre. Mais notre proposition au syndicat Verdi est univoque. Nous voulons garantir l’emploi et non le contraire. Et nous voulons des télécoms concurrentielles sur le marché. »

Pour les télécoms, c’est vendredi que la commission de Ver.di doit se prononcer sur le principe d’une éventuelle grève générale.

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L’Etat détient toujours 30% du capital de Deutsche Telekom, ancien monopole public.

Par ailleurs, dans le secteur du BTP, le syndicat IG-Bau vient d’accepter un compromis. Les 700 000 salariés concernés bénéficieront d’une augmentation de 3,5% de leur salaire. L’accord entrera en vigueur dès demain, pour une durée de 11 mois.