Grève nationale chez Deutsche Telekom
11 mai 2007Contrairement à d’autres pays européens, les grèves sont rares en Allemagne, mais leur impact n’en est que d’autant plus fort. Pour Deutsche Telekom, il s’agit du premier conflit de ce genre depuis la privatisation du groupe il y a 12 ans. Il fait suite à l’échec des négociations entre la direction et les représentants salariaux sur un plan de restructuration, qui prévoit le transfert de 50 000 employés dans la filiale T-Service. Les personnes concernées se voient certes offrir une garantie d'emploi, mais doivent accepter une augmentation de leur temps de travail, qui passerait de 34 à 38 heures par semaine, ainsi qu’une baisse de leur salaire de 9%. Des conditions rejetées par le syndicat Verdi, qui a donc appelé à une grève massive. Le patron du groupe, René Obermann, regrette cette décision, et a exhorté le syndicat à revenir à la table des négociations :
« Nous pensons que cette grève n’apporte rien à personne, elle ne crée pas d’emplois, elle ne fait que du tort à tout le monde. Nous avons soumis une bonne proposition, avec laquelle nous offrons à beaucoup de personnes des perspectives à long terme dans l’entreprise. »
La grève vise les centres d'appel, les installateurs du câble et les services techniques de Deutsche Telekom dans l'ensemble du pays. Des précautions ont toutefois été prises pour les cas d’urgence, comme l’explique Ado Wilhelm, l’un des responsables de Verdi :
« Nous garantissons qu’aucune ligne d’urgence ne sera touchée, comme par exemple celles de la police, des pompiers, des hôpitaux ou des maisons de retraites. S’il y a une perturbation quelque part et que cela touche un service de police, alors les techniciens seront sur place pour réparer le problème aussi rapidement que s’il n’y avait pas de grève. »
Difficile à dire pour l’instant combien de temps durera le mouvement de grève. Selon Ado Wilhelm, le syndicat Verdi a « tout organisé pour pouvoir tenir très longtemps ».