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Grève dans le secteur public

Christophe LASCOMBES7 février 2006

Pour la première fois depuis plus de 10 ans, le secteur public entre en grève dans le Bade-Wurtemberg à l’appel de la centrale syndicale Ver.di pour protester contre le retour à la semaine de 40 heures et le gel des salaires. Un mouvement qui sert peut-être de répétition pour un conflit social de plus grande envergure et que la presse allemande commente de manière mitigée.

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La grève dans le secteur public du Bade-Wurtemberg - Prélude à un embrasement social ou baroud d'honneur pour Ver.di ?
La grève dans le secteur public du Bade-Wurtemberg - Prélude à un embrasement social ou baroud d'honneur pour Ver.di ?Image : AP

Die Welt relève que si les motifs avoués sont l’allongement de la durée du travail et les déductions salariales, la cause profonde est plutôt le besoin de la centrale syndicale de démontrer sa puissance après avoir perdu plus de 4 pour cent de ses adhérents et avoir perdu son rang de leader syndical.

La Frankfurter Rundschau prend la défense des grévistes. Ce ne sont pas eux mais les communes qui ont volontairement rompu la paix sociale en exigeant 18 minutes de travail en plus. Cette grève s’oppose au dictat des caisses vides et à la tendance d’en faire porter les conséquences aux seuls employés.

Au contraire, critique la Frankfurter Allgemeine Zeitung : cette grève est nocive, anti-solidaire et contre-productive. Nocive, parce qu’elle paralyse l’économie. Antisolidaire, parce que la semaine de 40 heures est non seulement acceptable mais c’est ce qui se pratique déjà dans les Länder de l’est du pays. Cette grève vise seulement la défense des privilèges employés de l’ouest. Enfin, elle est contre-productive, parce que quand les caisses sont vides, toutes les possibilités de réduction des coûts doivent être exploitées.

Même diagnostic à la Süddeutsche Zeitung qui doute de surcroît de la réussite de cette grève. Même si la sécurité de l’emploi n’est plus ce qu’elle était, c’est une situation irréversible à notre époque. Et même une grève mal motivée ne pourra rien y changer.

La Taz relève : en appelant à la grève, Ver.di s’oppose à ce que l’on appelle la « logique Ikea » qui exige du personnel communal d’être à la fois bon marché et capable de durer longtemps. Seulement, si certaines communes sont au bord de la faillite, ce n’est pas en raison de dépenses trop élevées, mais bien à cause de rentrées fiscales insuffisantes. Ce n’est pas avec des infirmières et des instituteurs payés au rabais que l’on améliorera la qualité des systèmes de formation et de soin du pays, conclut le quotidien.