Grèce : le compte à rebours
24 janvier 2012La situation de la Grèce ressemble beaucoup à une faillite, sauf qu'il ne faut pas le dire. Le pays est incapable de rembourser ses dettes, qui dépassent les 350 milliards d'euros, soit environ 160% du produit intérieur brut. Rappelons au passage que les accords européens de Maastricht, en 1992, avaient prévu un endettement maximum de 60% pour donner un ordre d'idée.
La Grèce a donc urgemment besoin de l'aide des Européens. Mais ceux-ci - qui sont eux-mêmes endettés - n'ont pas l'intention de mettre la main à la poche sans contrepartie. Et c'est là que le bat blesse. D'une part parce qu'ils ont eu une idée à première vue normale, c'est-à-dire demander une contribution volontaire des banques et autres créanciers à la réduction de 100 milliards de la dette grecque. Mais du coup, les investisseurs financiers ont pris peur et se retirent de la zone euro. Le président de l'Eurogroupe Jean-Paul Juncker a donc demandé aux autorités grecques et aux créanciers privés d'accéler leur négociation pour trouver un accord.
Menace de faillite
En tout cas, le risque d'une faillite désordonnée est grand, ce qui risquerait de provoquer un effet domino dans la zone euro. L'espoir est que l'accord soit bouclé d'ici le prochain sommet européen, qui se tient le 30 janvier à Bruxelles. C'est d'autant plus important que le Fonds monétaire international et les Européens en ont fait la condition pour octroyer la deuxième tranche d'aide à Athènesm d'un montant de 130 milliards d'euros.
Une aide qui devrait permettre à la Grèce de réduire son endettement. Mais ce second plan implique des mesures d'austérité drastiques dans un pays déjà exsangue, au taux de chômage qui tourne autour de 50% pour les jeunes. En geste de bonne volonté, le ministre des Finances Evangelos Venizelos a fait publier sur internet ce qu'il a appelé une "liste de la honte", les noms des citoyens grecs qui n'ont pas payé leurs impôts...
Auteur : Elisabeth Cadot
Edition : Philippe Pognan