Gerhard Schröder offensif mais sans espoir
1 septembre 2005Sous des dehors offensifs voir agressifs, Gerhard Schröder a en vérité tenu un discours défensif, constate la Süddeutsche Zeitung selon laquelle, il s’est simplement employé à esquisser, de quels déboires, une victoire électorale du SPD sauverait la nation. Il a en revanche omis de dessiner une image claire de ce que feraient les sociaux démocrates. Concernant la constellation interne du parti, on a rarement vu un Gerhard Schröder aussi populiste que ce mercredi à Berlin.
La Tageszeitung de Berlin non plus, ne mâche pas ses mots. La mise en scène routinière de la campagne est ridicule et montre surtout un problème crucial que personne dans le parti ne veut évoquer, affirme le journal : Schröder est certes populaire, mais il n’est pas le bon candidat pour une campagne qui ne l’est pas plus et de surcroît avec une mauvaise stratégie. Le SPD ne s’est pas défendu d’être pris en otage par le chancelier le 22 mai, trop heureux de croire en l’objectif de la manœuvre des élections anticipées : Un coup de théâtre pour réussir à nouveau l’impossible. Et de conclure que la tactique était pourtant un aveu de l’échec de sa politique, ce que les électeurs ont compris, et ce pourquoi ils font payer le SPD.
Cela se sent, la plupart des gens prévoient depuis longtemps que les différents positionnements doivent se faire dorénavant autour de la jeune génération. Une thèse qu’avance la Frankfurter Rundschau, sans toutefois omettre de remarquer que les applaudissements reconnaissants à l’adresse du chancelier mettent au jour une autre réalité. Certes on pense depuis longtemps à ce que l’on proposera
pour l’après-Schröder, mais il est perdu, celui qui ose en parler dès maintenant.
Enfin le quotidien Die Welt se voit confronté à une énigme : Gerhard Schröder, sans aide divine, n’a aucune chance de conserver son mandat. Son appel à la continuité n’a rien à voir avec ce que son parti fomente depuis belle lurette. Le programme de campagne du SPD présente quasiment le contraire des réformes mises en place. En un mot, celui qui vote Schröder n’aura pas la politique de Schröder ; même si les sociaux démocrates devaient soudain être majoritaires au parlement. Le lien qui existait encore en 1998 avec le nouveau centre, est désormais caduc.