Gabon : un dialogue politique pour apaiser les tensions
19 avril 2017Les représentants de la majorité et de l’opposition sont entrés dans le vif du "dialogue national" convoqué par le président Ali Bongo. Après la phase dite citoyenne qui a réuni les organisations de la société civile pour discuter de l’avenir du pays, depuis mardi, c'est au tour des politiques de discuter de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit, dans un pays qui traverse des moments difficiles après l’élection controversé d’Ali Bongo en août dernier.
Travaux en Commissions à huis-clos, et in fine adoption des actes, la phase 2 du dialogue politique convoqué par Ali Bongo réuni les représentants du pouvoir et de l’opposition.
"Nous allons donc aller vers des réformes institutionnelles, des réformes électorales, nous allons donc aller vers la recherche de la paix, la consolidation de la démocratie, nous allons aller vers la moralisation de la vie publique", explique Guy Christian Mavioga, du parti au pouvoir, et un des vice-précidents du dialogue.
Depuis 1990, l’organisation des élections démocratiques et transparentes constitue le principal talon d’Achille du système politique au Gabon. Pour Clémence Mezui, un des portes paroles du parti démocratique gabonais, le parti au pouvoir, ce dialogue vient à point nommé surtout après les troubles postélectoraux de la dernière présidentielle. "L’économie ne pourra pas être relancée si nous ne sommes pas dans la paix. L’amélioration de la gouvernance que nous souhaitons tous ne peut pas se faire si le pays n’est pas en paix. Et pour que ce pays soit en paix, il faut d’abord l’unifier pour que les hommes et les femmes de ce pays réapprennent à se parler", indique M. Mezui.
Préparer l'après-Bongo
Vice-président du groupe de l’opposition à l’assemblée nationale, la participation de Patrick Eyogo Edzang au dialogue d’Ali Bongo, n’engage pas son parti. Le député y est pour discuter dit-il de l’avenir du Gabon. "Moi si je viens c’est pour préparer l’alternance en 2023. Donc, j’estime que mon devoir était de participer à ce dialogue. Notre parti a peut-être le devoir aujourd’hui de se réunir pour voir peut-être qu’on était sur la mauvaise route", a-t-il affirmé pour sa part.
Candidat à la dernière présidentielle au Gabon, Dieudonné Minlama est de la société civile, il pense qu’il faut aussi évaluer le dispositif institutionnel du pays:
"Il est important que nous reformons nos institutions. Certaines ont été taillées à la mesure de certaines personnalités. Maintenant il faudrait que nous rentrons dans une véritable république".
Les questions abordées au cours du dialogue pourraient, selon les organisateurs, être traduites en propositions de loi et être adoptées au parlement.
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