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Fusillade dans une école

Sandrine Blanchard21 novembre 2006

L’Allemagne est encore secouée, ce matin, par la fusillade qui a eu lieu dans une école de Rhénanie du Nord Westphalie. Un jeune homme de 18 ans, masqué et ceinturé d’explosifs, a semé la terreur dans son ancien collège, hier. 27 personnes ont été blessées, dont 16 policiers qui ont été intoxiqués par des fumigènes. Le jeune homme, Sebastian B., s’est finalement donné la mort.

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Sebastian B. se mettait en scène sur son site internet
Sebastian B. se mettait en scène sur son site internetImage : AP

La Süddeutsche Zeitung fait le rapprochement avec la fusillade de Columbine, aux Etats-Unis. Le quotidien munichois tente de faire le portrait du jeune Sebastian B., très taciturne lorsqu’il n’était pas sur des forums internet, sous le pseudonyme de "Resistant X". Un jeune homme renfermé, donc, qui souffrait de ses échecs à l’école et dans ses relations avec ses camarades, mais qui était parvenu à commuer sa peur de l’autre en haine.

Les Westfälische Nachrichten notent quant à elles que Sebastian B. avait publié ses intentions sur internet. Mais personne n’a su apporter de réponse adéquate à ses écrits, toujours plus solitaires, toujours plus agressifs, toujours plus psychotiques.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient elle aussi sur les publications en ligne du jeune homme. La FAZ publie notamment des photos visibles sur son site internet, sur lesquelles Sebastian B. pose en treillis militaire, ou avec des armes perfectionnées.

"C’est vous qui avez commencé cette bataille, pas moi. Mes actes sont le résultat de votre monde". Ce sont des extraits de la lettre d’adieu du jeune Sebastian B. qu’on peut lire en Une de la tageszeitung. Le journal relève que de tels drames arrivent le plus souvent dans les petites villes paisibles et leurs auteurs sont souvent des jeunes en échec scolaire. Cependant, note le journal, ces violences ne sont pas l’apanage des couches sociales défavorisées. La fusillade d’Erfurt, il y a quatre ans, avait été perpétrée par un lycéen de bonne famille. Presque toujours, poursuit la taz, ce type de forcenés sont fascinés par les armes, ils compensent leur sentiment d’infériorité par un accès de violence, avant de se donner la mort. A chaque fois, les auteurs de tels actes sont des hommes. Et on n’en sait pas beaucoup plus, écrit le journal. Si la fusillade d’hier ne s’est pas commuée en carnage et n’a fait que des blessés, cela ne tient qu‘au hasard. Et le quotidien estime que les discussions sur les jeux vidéo et la violence dans les médias qui refont surface après de telles tragédies ne sont qu’une tentative de la société de se rassurer, en essayant de trouver des causes rationnelles à ces violences inexplicables.