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Fin du bras de fer à Hambourg

Anne Le Touzé2 mars 2006

Fin du conflit social à Hambourg, après le compromis trouvé entre le syndicat des services ver.di et les employeurs de la ville-Etat. Un accord qui met un terme à une grève de plusieurs semaines des salariés du service public, qui protestaient contre l’allongement du temps de travail de 38,5 à 40 heures hebdomadaires. C'est la première grève dure dans le secteur public depuis quatorze ans, et si un compromis a été trouvé à Hambourg, il est loin d’être satisfaisant pour les salariés et employeurs des autres régions d’Allemagne en grève. La presse allemande n’est pas tendre non plus…

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Après deux semaines de grève, le ramassage des ordures ménagères a repris à Hambourg. Les habitants du Bade-Wurttemberg et de Basse-Saxe devront patienter encore un peu.
Après deux semaines de grève, le ramassage des ordures ménagères a repris à Hambourg. Les habitants du Bade-Wurttemberg et de Basse-Saxe devront patienter encore un peu.Image : AP

Ce compromis, écrit Die Welt, montre que le syndicat ver.di mène une politique salariale à courte vue. Certes l’accord comporte des aspects positifs, puisque le temps de travail sera finalement allongé à 40 heures pour les groupes salariaux supérieurs, ce qui allègera un peu les communes. Mais d’un autre côté, les employés âgés ou ayant des enfants travailleront moins pour un salaire égal. Le coût de leur travail reviendra donc plus cher à l’employeur. Un mauvais signal pour la politique de l’emploi. A long terme, estime Die Welt, la politique de ver.di ne fait qu’accélérer la pression de la privatisation.

Même son de cloche chez la Frankfurter Allgemeine Zeitung : en essayant de donner une teinte sociale au compromis tarifaire, le syndicat nuit à ceux qu’il prétend défendre. Par ailleurs, ce n’est pas la légère hausse du temps de travail hebdomadaire de 38,5 à 40 heures qui aidera les régions allemandes à garantir leurs services publics et empêcher les délocalisations.

Pour la Frankfurter Rundschau, il n’est pas étonnant que seuls 42% des membres de ver.di se soient prononcés en faveur du compromis, et que celui-ci soit rejeté ailleurs en Allemagne. Manque de clarté dans l’accord, changement dans le discours du syndicat, notamment sur la question des salariés ayant des enfants, et surtout le slogan avec lequel ver.di continue de faire campagne : « contre un allongement du temps de travail » - un slogan qui doit paraître un peu amer aux salariés qui vont devoir travailler une heure et demie de plus par semaine.

Il n’est pas question de minutes, ni d’heures, estime pour sa part la Süddeutsche Zeitung. La semaine de 35 heures n’a pas mené au paradis sur terre, celle de 40 ne résoudra pas les problèmes financiers des services publics. Selon le journal, il faut cesser de charger les conflits d’idéologie, et plutôt chercher des solutions pragmatiques, comme par exemple des modèles de travail dont tout le monde profiterait : des emplois flexibles, conciliables avec une vie familiale, ou encore des postes à temps partiel de 30 heures par semaine, dont bénéficieraient – comme aux Pays-Bas – les salariés plus âgés. Evidemment, conclut la SZ, ce n’est pas avec ce genre d’idées que l’on peut se distinguer politiquement.