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Fin de la grève sauvage chez Opel

Christophe LASCOMBES21 octobre 2004

Après l'annonce de l'arrêt de la grève sauvage à l'usine de Bochum, la presse allemande commente unanimement l’apaisement survenu dans le conflit social chez Opel.

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Fin de la grève sauvage chez Opel. Patrons et syndicats négocient, mais l'avenir reste incertain...
Fin de la grève sauvage chez Opel. Patrons et syndicats négocient, mais l'avenir reste incertain...Image : AP

La Frankfurter Rundschau félicite les « Opéliens » : poursuivre la grève sauvage aurait été irresponsable en termes stratégiques. Cette interruption n’équivaut en rien à une défaite, c’est au contraire un signe de raison... Mais que les grands patrons américains ne se réjouissent pas trop vite, avertit le quotidien. S’ils devaient abuser les travailleurs dans le cadre des négociations en cours, ces derniers sauront reprendre la lutte, certainement avec encore plus d’âpreté.

Même son de cloche pour Die Welt qui remarque que, dans le conflit entre le cœur et la raison qui a marqué cette grève sauvage, c’est la raison qui l’a emporté. Ainsi, les chances de sauver les usines remontent. Le retour sur la chaîne offre la chance d’un nouveau départ. Seulement, General Motors s’efforce depuis trop longtemps de sortir du rouge pour avoir encore beaucoup de patience avec Opel. Et ce jour-là, Bochum ne sera pas le seul site à devoir disparaître, avertit le journal.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung analyse de manière plus nuancée en faisant observer que c’est peut-être la résignation et non la prudence qui a fait revenir les ouvriers sur leur chaîne. La grève sauvage ne rapporte pas le moindre sou, ni de la part de l’employeur, ni de celle des syndicats. Et puis, nombreux sont ceux qui ont compris que si cette action leur apportait une grande sympathie dans la population, la spirale de l’affrontement ne servait en rien une négociation constructive. Le Comité d’entreprise et la direction ont adopté un ton modéré et promis de trouver des solutions. A quoi celles-ci ressembleront-elles, tout le monde l’ignore.

La Tageszeitung, de Berlin, se pique de réalisme et souligne que même si l’usine de Bochum et les autres sont modernisées, le personnel sera de toutes façons « dégraissé ». Les nouveaux monteurs de la « lean production » ne seront pas revêtus de bleus. Et ils ne seront pas du genre à se mettre en grève sauvagement en cas de conflit.

La Süddeutsche Zeitung enfin remarque qu’il s’agissait ici aussi de défendre la valeur du travail et son caractère identitaire. Chez Opel, ce n’étaient pas des prolétaires qui se sentaient menacés, mais des professionnels d’une marque historique qui autrefois disaient « nous » en parlant des usines Opel. Si l’Allemagne, patrie de l’éthique protestante est restée une société du travail, celui-ci sous sa forme rémunératrice et rentable est devenu rare, conclut le quotidien de Munich.