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Faut-il nationaliser les terres en Afrique du Sud ?

Ramata Soré26 juin 2012

Le Congrès national africain (ANC) a débuté sa conférence pour définir sa politique économique et sociale pour les cinq années à venir. Au menu : les questions de la propriété de la terre et celle du secteur minier.

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Image : DW/Poppendieck

Depuis la fin de l'apartheid il y a une vingtaine d'années, la question de la propriété des terres agricoles et minières fait rage. Une grande partie des Sud-Africains noirs sont toujours pauvres et sans terre. Or, la minorité blanche plus riche (10% de la population environ) possède 80% des terres.

La conférence qui s'est ouverte mardi (26 juin) à Midrand et qui va durer quatre jours est un moment crucial qui va permettre aux 3.500 délégués venus de tout le pays de discuter des politiques économiques et terriennes.

À la conférence, lors de son discours d'ouverture, le président Jacob Zuma a plaidé pour une seconde transition en Afrique du Sud. Il affirme que cette transition est nécessaire pour un décollage économique et social du pays. La première transition, depuis 1994, s'est focalisée, grâce à la démocratie, sur la liberté politique.

La nouvelle transition, selon Zuma, est censée durer entre 30 et 50 années. Elle doit permettre la hausse du pouvoir d'achat des Sud-Africains et permettre le plein-emploi. L'autre point clé sera la réduction de l'inégalité raciale dans la répartition des richesses et la propriété des terres.

Feierlichkeiten 100 Jahre ANC in Südafrika
L'ANC a fêté ses 100 ans cette annéeImage : dapd

Un coût de 100 milliards de dollars

La nationalisation des terres aussi bien agricoles que minières se pose donc comme option. Toutefois, elle coûtera financièrement cher a l'État. Par exemple, l'expropriation de tous les propriétaires de mines s'élèvera à plus de 100 milliards de dollars, une somme équivalente au budget national du pays. Julius Malema, l'ancien leader des jeunes de l'ANC, expulsé il y a environ trois mois de ce mouvement, avait plaidé pour l'expropriation pure et simple.

Le puissant syndicat des travailleurs, le COSATU, pense, de son côté, que la nationalisation comme solution à long terme est à étudier. Toutefois, au sein de l'ANC, Pravin Gordhan, le ministre sud-africain des Finances croit savoir que la libéralisation est la meilleure solution pour le pays. De toutes façons, toutes les options seront discutées lors de cette conférence.

Südafrika ANC 100 Jahre Jacob Zuma
Le chef de l'ANC Jacob Zuma espère se maintenir au pouvoirImage : picture-alliance/dpa

Par ailleurs, les questions de leadership au sein de l'ANC ne seront pas abordées à Midrand. Elles sont réservées pour le prochain Congrès de décembre. Selon les analystes, le succès des pourparlers sur les réformes agraires en cours sera une opportunité pour le président Zuma. En effet, il pourra prétendre à un second mandat s’il est choisi comme candidat lors du Congrès de décembre.